Quand la Robotique entre dans l'aéronautique....

Vous avez assisté dans l'industrie atomobile à la robotisation progressive des lignes de montage des voitures qui en quelques années sont passées des Temps modernes de Charlot et du travail à la chaine à la Henri Ford à des usines entièrement automatisées sur les chaines de montage desquelles il est parfois difficile d'apercevoir un seul ouvrier! On en est à 57 pct en moyenne du processus de production automatisé et la bataille de la compétitivité entre les constructeurs se focalise sur l'extension inexorable du pourcentage d'automatisation. 

Il est par contre une industrie, tout aussi importante que l'industrie automobile, qui est très loin d'avoir suivi cet exemple d'automatisation accélérée du processus de production. Je veux parler de l'industrie aéronautique. Si vous avez jamais l'occasion de visiter les chaines de montage des Airbus dans les usines toulousaines ( ou hambourgeoises) d'Airbus, vous serez sans doute frappée, comme je l'ai été moi même, par le travail des compagnons à l'intérieur de carlingues en construction, en train de lire tel ou tel plan et de les appliquer à telle ou telle structure ou partie de structure en construction. L'assemblage d'un avion semble toujours de nos jours être exclusivement humain.

Or apparemment, si Airbus a des carnets de commande bien remplis, il souffre d'une rentabilité moitié moindre que celle de Boeing, son grand concurrent. D'où la nécessité d'améliorer cette rentabilité d'autant plus que l'évolution de l'Euro par rapport au dollar est un handicap permanent . Airbus travaille donc depuis plusieurs années sur un plan d'amélioration de son outil industriel en le robotisant.C'est le projet Asimov du nom de l'écrivain de sciences-fiction Isaac Asimov,inventeur des lois de la robotique.

Un projet conduit depuis plusieurs années par EADS Innovation Works avec BA Systems et Airbus qui ont construit un premier prototype Asimov qui a été testé sur une cellule d'avion avec des compagnons. Etant donné la complexité des taches accomplies par les compagnons, il n'est pas possible de les robotiser mais seulement de fournir aux compagnons une assistance sophistiquée.Asimov n'est donc pas un robot, mais un "cobot" que l'on peut décrire comme un "robot collaboratif" qui assiste le compagnon dans l'assemblage dont il est chargé et avec le degré de précision nécessité par cette industrie.Ils sont par rapport aux robots de l'automobile, plus légers et plus intelligents et peuvent même être "human friendly", amical pour l'homme, y compris dans leur forme et aspect.

Ils seront capable d'exécuter certaines taches, sous la commande, à la voix, au geste voire au regard du compagnon pour les décharger des taches sans valeur ajoutée, tout en restant supervisés et pilotés par les compagnons. Une coopération bien acceptée par les compagnons avec qui elle a été développée.

Mise en place des cobots prévue pour 2016 à Nantes et Hambourg pour préparer des sous ensembles pour assemblage final des A 350 et A 380 àToulouse. L'aide des cobots devrait permettre de répondre à la forte demande de ces avions en en  accroissant les cadences et en en diminuant les coûts...