Brèves de Blog

• L"usine d'acier Inox d'Aperam à Geugnon en Saône et Loire a vu son dernier investissement partir en fumée dans la nuit du 23 au 24 décembre dernier, ce qui a créé immédiatement une inquiétude sociale sur le site. Aperam est une filiale d'Arcelor Mittal qui avait mis en bourse récemment sa branche Inox. Dans de telles circonstances, il était intéressant de voir comment notre Ministre du Redressement Productif, sur le territoire duquel l'usine est située, allait se comporter vis à vis de l'actionnaire, Monsieur Laksmi Mittal, dont il avait dit publiquement il n'y a pas si longtemps qu'il était indésirable sur le territoire français.
  Eh bien Monsieur Montebourg est redevenu très correct, il n'a insulté personne. La direction lui a indiqué, illégalement d'ailleurs puisque c'était en avance de l'annonce officielle aux représentants du personnel qui doit avoir lieu le 4 janvier, que la partie endommagée de l'usine serait reconstruite probablement dans le courant 2013 et que l'usine serait approvisionnée à partir d'autres sites. Monsieur Laksmi Mittal, quand il paye redevient un actionnaire sympathique à notre Ministre.
  A noter également Monsieur Montebourg ne semble pas s'être appropriée la paternité de la reconstruction. Comme quoi un bon entretien avec François Hollande, ça vous change un homme !  
• En même temps que Apéram connaissait les problèmes relatés ci dessus, on assistait à une autre consolidation dans la production d'acier Inox entre la branche Inox de l'allemand Thyssen Krupp et celle du finlandais Outokumpu, pour créer le premier producteur d'inox au Monde.Thyssen conserverait 30 ct de la filiale commune après avoir perçu néanmoins 2,7 milliards d'euros de cette cession. La filiale résultante détiendra 50 pct du marché européen de la tole inox.
• Il est un pays émergent qui est pour l'instant peu favorable à l'implantation de la grande distribution sur son territoire,l'Inde pour différentes raisons, des habitants aux revenus très modestes, un pays encore essentiellement rural, une distribution peu organisée et des barrières juridiques complexes à franchir. Malgrè des annonces récurrentes de libéralisation de cette distribution, rien ne s'est encore vraiment passé et l'on en reste toujours à des multitudes de petites échoppes traditionnelles.
  Malgré ces obstacles la chaine du groupe LVMH de magasins de parfums, Sephora, vient d'ouvrir son premier magasin à New Delhi.Le marché de la consommation des cosmétiques y est pour l'instant minuscule à 3 milliards d'euros de Chiffre d'affaire,- dix fois moins que les Etats Unis pour une population quatre fois plus importante-, au 14ème rang mondial de la consommation des produits de beauté.
  Une classe moyenne émergente y est prévue doubler d'içi 2025 ce qui permettrait au pays de se trouver propulsé à la 6ème place mondiale et donc de devenir un marché important pour la distribution. C'est le pari que fait Sephora en lançant ce magasin dont les premiers résultats, sans nul doute, vont être suivis à la loupe.
  On leur souhaite Bonne Chance.
• Petit à petit, les infrastructures de services, passent d'un système de propriété et d'exploitation sous la dépendance de l'Etat ou des Collectivités locales à une gestion par des sociétés privées spécialisées ou encore à des partenariats Publics Privés dans lesquels le privé prend en charge le financement de ces infrastructures et leur exploitation en échange d'un contrat de location longue durée. J'ai eu l'occasion de vous en expliquer les raisons, l'impécuniosité des structures publiques qui repoussent dans le temps et sur des loyers l'argent dont elles ne disposent plus pour l'investissement. Pas brillant.
  En voiçi un exemple. vous ne connaissez peut être pas la société SNC-Lavalin, une société canadienne de services spécialisée dans la gestion d'aéroports. Présente en France depuis un temps limité, elle a réussi a obtenir la gestion de 16 aéroports de taille moyenne dont 4 ( Nîmes, Reims,Troyes, Annecy) depuis la fin de l'année 2012. Elle emploie 500 salariés pour des marchés de 400 millions d'euros. En plus la demande de nos régions, qui sont encore peu endettées, est forte et relativement exigeante avec un besoin d'attractivité des sites et d'infrastructures qui permettent l'arrivée des compagnies low cost, tarte à la crème de nos politiciens.
  Autre exemple, Eurotunnel qui, après des années de galères, est repartie sur des bonnes bases économiques, souhaite maintenant se lancer dans la gestion...des ports de Calais et Boulogne! La aussi, le Conseil Régional ne s'estime plus compétent dans ce domaine et veut lancer un appel d'offre pour trouver un gestionnaire spécialisé dans le portuaire.Le Port de Calais gère un trafic de voyageurs de 10 millions de passagers/an, de fret de 38,5 millions de tonnes et fait l'objet d'un projet de modernisation important à 600 millions d'euros.
  Eurotunnel qui s'est spécialisé dans les interconnexions entre infrastructures portuaires et ferroviaires a déjà réussi a obtenir l'an dernier les marchés de Paris, Bordeaux, Strasbourg et la Rochelle via sa filiale de fret ferroviaire Eurogroupe.On lui souhaite Bonne chance dans cette aventure nouvelle qui devrait faire plaisir à des actionnaires plutot mal servis depuis trente ans.
  Par contre on peut se demander où sont passées les compétences qui étaient auparavant celles des collectivités locales et des services de l'Etat, alors que les effectifs de ces services n'ont pas du évoluer beaucoup à la baisse...