Annulation des festivités du Nouvel An en Inde pour le viol d'une étudiante à Delhi...

Vous avez été comme moi effaré par le viol de cette jeune étudiante en médecine indienne par six hommes dans un bus de transport en commun circulant dans New Delhi. Elle est malheureusement décédé des suites de ses blessures.

Je ne connais pas l'Inde en déhors des descriptions paradisiaques que l'on en fait dans les catalogues des Tours opérators, dans lequel d'ailleurs la beauté des femmes est bien mise en exergue. J'avais pensé que c'était un pays certes très pauvre mais civilisé et que son émergence économique allait amener assez rapidement au rang des toutes premières puissances mondiales. Mais qu'est ce qu'une puissance mondiale qui ne respecte pas ses femmes? Une barbarie qui s'ignore?

J'ai cru comprendre depuis que le viol n'était mais une pratique hors du commun dans ce pays, qu'il s'en déclarait un toutes les 20 minutes en moyenne aux autorités et qu'un tiers d'entre eux concernent des enfants!

Les autorités ont été dans le cas de cette jeune femme tellement laxistes qu'il a fallu une révolte populaire pour qu'elles se bougent un peu vis à vis des responsables locaux de la police et fassent des promesses de sévérisation des sanctions contre les coupables dans le cas de crimes sexuels;

Donnont crédit aux Forces Armées Indiennes qui ont pris la décision d'annuler les cérémonies prévues pour le nouvel an ainsi qu'aux différents club huppés et partis politiques qui ont fait de même.Mais montrer un peu de respect, enfin, pour les femmes maltraitées, sous la pression populaire, n'est pas brillant pour tous ces représentants de la Upper Class. Quant aux politiques pour lesquels appliquer l'adage "gouverner, c'est prévoir", devrait être une seconde nature, ils ont été particulièrement défaillants sur un sujet de société grave comme celui là. Honte à eux, ils le méritent.

Que dire du traitement médiatique et politique de ce drame en France? Qu'il a été au dessous de la gravité de cet évènement! Que journalistes et Ministres aient continué à vaquer à leurs occupations de préparation de Noêl ou de basses luttes politiques comme si de rien n'était. Ils avaient acceptés de proposer Strauss Kahn à nos suffrages, alors ils n'allaient pas réagir violemment au viol d'une étudiante dans un pays lointain. Et incidemment, avez vous ressenti une différence entre un gouvernement classique à 20 pct de femmes et celui qui nous gouverne à 50/50? Moi non plus. Comme si l'effet quota et parité ne se traduisait finalement que par une unité d'absence de réaction dans la médiocrité.

Le scandale de cette fin d'année, ce n'est pas le chomage, la matraquage fiscal ou les couacs gouvernementaux du moment, c'est qu'au 21ème siècle dans un pays émergents à qui nous faisons des sourires et exprimons du respect une jeune fille puisse se faire violer à mort par 6 personnes dans un bus en pleine ville.  

Comments

[Sceptique]

Ce phénomène nous surprend parce que nous avons oublié notre passage d'une société rurale et très religieuse, donc "bien tenue", qui s'est produite pour nous au dix-neuvième siècle, sans médias pour lui donner de la résonance. L'insécurité au 19 siècle était bien plus grande qu'elle l'est maintenant, mais qui est connue en temps réel ou presque.

L'Inde, comme beaucoup d'autres "émergents", est entrée à marche forcée dans la modernité, au détriment de ses traditions, et et des règles sociales qui la structuraient. "Si Dieu n'existe plus, alors, on peut faire ce qu'on veut", fait dire Dostoievski par un de ses personnages, justement, au 19ème siècle.

Le problème des sociétés modernes, c'est de retrouver des règles morales, sans le secours des dieux, et sous l'oeil vigilant des commentateurs.