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CaDerange
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20 mai 2010

La bataille pour l’eau à la surface du globe est engagée

A_031

L’annonce récente par quatre pays africains dans lesquels le Nil  prend sa source ou passe durant la première partie de son long parcours vers la mer Méditerranée est symptomatique de la montée en charge du problème de l’accès à l’eau dans le monde pour les années à venir. Un problème que la croissance des populations et le développement économique dans les pays en voie de développement va amplifier considérablement dans les décennies à venir et qui risque de générer ici et là la surface du globe des conflits locaux.

Ainsi donc, la Tanzanie, le Rwanda, l’Ouganda et l’Ethiopie viennent de signer un accord sur le partage des eaux du Nil qui vise à instituer une Commission chargée de gérer l’exploitation des eaux du Nil sur le territoire des quatre pays , en clair gérer les barrages existant ou a créer, les canaux qui en dérivent ou les projets d’irrigation. Ils devraient être rejoints bientôt par le Kenya. Or, l’Egypte bénéficie de l’utilisation de la quasi-totalité des eaux du fleuve qui constitue d’ailleurs 90 pct de son approvisionnement en eau.

Elle a donc choisi de ne pas participer aux discussions préalables à cet accord auxquelles elle avait été invitée et a déclaré le considérer comme nul et non avenu au nom des « droits historiques de son pays » sur le fleuve. Elle fait allusion ce faisant à un texte de 1959 qui réserve 55 milliards de M3 de l'eau du Nil à l'Egypte et 18.5 au Soudan, pays où se rejoignent le Nil Bleu et le Nil Blanc. De quel droit, on ne sait pas vraiment.

Reste que dans une telle bataille force reste et restera aux pays situés en amont du fleuve qui peuvent fort bien assécher le fleuve en amont et affecter gravement les intérêts vitaux de l’Egypte. Or quand les intérêts vitaux d’un pays sont affectés tout peut arriver y compris la guerre

Une bataille du même type se dessine sur un autre continent concernant les eaux de Mékong, ce fleuve gigantesque dont la source se trouve en Chine mais qui alimente tous les pays riverains de la région, jusqu’à son delta au Vietnam,soit le Laos, la Birmanie, la Thailande. Les chinois ne font pas dans la dentelle en prévoyant de construire sur le cours supérieur du fleuve plusieurs barrages qui affecteront son débit lors de leur mise en eau et l’affecteront par la suite en fonction de la manière dont les chinois exploiteront ces barrages. Or le Mékong est une voie de circulation essentielle pour les échanges  économiques de la région.

Citons encore dans le même registre, le Jourdain et le lac de Tibériade entre Israël, la Jordanie, ou la Cisjordanie ou encore la disparition de la mer d’Aral à la suite de sa surexploitation pour l’irrigation de culture de coton. Ou encore la main mise via le Tibet de la Chine sur les fleuves qui alimentent l’Inde en provenance de l’Himalaya, Gange,Indus et Brahmapoutre.

Autant ce cas particulier de difficultés de gestion des ressources hydriques qui vont s’accroitre au fur et à mesure de la croissance économique de ces régions et le réchauffement climatique vont accroitre les besoins et diminuer la ressource.

A suivre …avec inquiétude

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CaDerange
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