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CaDerange
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2 avril 2008

Une autre gaffe sarkozienne? Plus de référendum pour l'entrée de la Turquie dans l'Union Européenne

Vous vous souvenez de la question des frontières de l'Europe, soulevée fort à propos par Valérie Giscard d'Estaing, et de l'émotion soulévée dans l'opînion quand elle s'est aperçue que notre Président de l'époque, Jacques Chirac, avait déjà donné depuis longtemps son accord à cette entrée sans que nous ne nous ayons jamais été prevenu et, à fortiori, que l'on nous ait demandé notre avis. Alors que ce pays n'est géographiquement pas situé sur le continent européen et que l'arrivée d'un pays à population importante(70millions d'habitants) et de religion musulmane allait déséquilibrer un ensemble géographiquement et culturellement homogène.

Jacques Chirac,s'aperçevant sans doute qu'il était allé un peu loin dans ses prérogatives, nous promit à l'époque(2005) que nous voterions à l'avenir par référendum sur l'entrée des nouveaux adherents à l'Union Européenne. Il est vrai que c'était juste avant le référendum sur la nouvelle Constitution Européenne et qu'il était important à l'époque de gagner les voix des Français pour cette constitution par tous les moyens. Même battu, il tint parole puisqu'il fit modifier la Constitution pour y introduire le recours obligatoire au référendum dans ces cas là. C'est ce qu'on appelle l'article  88-5 de la Constitution.

Son successeur, Nicolas Sarkozy, à l'époque de sa candidature, avait pris avec un certain courage une position ferme contre l'entrée de la Turquie dans l'Europe et avait même milité pour que la mention des racines chrétiennes de l'Europe soit inscrit quelque part. Je vous avais signalé par la suite qu'il semblait mollir considérablement sur l'entrée de la Turquie sans nous informer néanmoins de son "tournage de veste" sur le sujet.

Ce mollissement va se matérialiser dans les semaines à venir par l'intermédiaire du projet de réforme des institutions qui vient d'être transmis pour avis au Conseil d'Etat. Il supprime explicitement cette obligation, constitutionnelle pourtant, au motif qu'elle pourrait devenir génante dans d'autres cas d'adhésion plus "naturelle" que celle de la Turquie( les pays des Balkans ou même l'Ukraine) et qu'il avait toujours la liberté de soumettre aux français par référendum l'approbation du traité d'adhésion de la Turquie à l'Europe.

Une suppression qui a été suggérée par le sécrétaire d'Etat aux Affaires européennes, Jean Pierre Jouyet, un ami de trente ans de ...François Hollande, et accepté par le Comité Balladur sur la réforme des institutions.

Et voila comment dans la discrètion et sans vous demander votre avis et avec l'assentiment des partis politiques majeurs, on va vous supprimer le droit d'accepter ou non l'entrée de la Turquie, avec les risques que cela représente, dans l'Union Européenne.

Heureusement, notre champion se targue de ne pas avoir besoin de s'abriter derrière le 88-5 pour refuser l'entrée à la Turquie dans l'Europe. Un peu présomptueux, non, Nicolas? 

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Commentaires
G
Présomptueux notre Président ? Peut être ... A tout le moins la position qu'il prend dans cette affaire est elle imprudente. En effet, en supposant que la Turquie vienne frapper à la porte de l'U.E avant 2012 - ce qui parait peu probable compte tenu de la tendance actuelle de ce pays à l'islamisation à outrance - M. Sarkozy saura t-il ( pourra t-il ) résister aux pressions que ne manqueront pas d'exercer sur lui certains pays de l'UE, et non des moindres, favorables à l'adhésion de la Turquie ? <br /> En supposant, maintenant, que cette demande d'adhésion se fasse après 2012, qui peut dire, aujourd'hui qui sera Président de la République Française et quelle sera la composition du Parlement après cette échéance électorale ...? Partant, quelle sera la position du nouveau chef de l'Etat , du nouveau Parlement, au regard de cette affaire ?<br /> Dans les deux cas de figure, l'obligation de soumettre toute nouvelle demande d'adhésion (à l'UE) à l'accord des français par voie de référendum constitue la garantie qu'aucune pression ne pourra fausser le débat et faire qu'une décision, contraire au souhait des français, soit prise. <br /> Pour cete raison, il est impératif que l'article 88-5 de la Constitution soit maintenu , dans sa rédaction actuelle.<br /> J'ai personnellement envoyé, début Janvier, un e-mail dans ce sens à Mme le Député (UMP) de ma circonscription ainsi qu'au Secrétaire Général Délégué de ce Parti ( M. Devedjian)... E-mails, hélas, restés sans réponse ... Mais, qu'importe ! L'important n'est il pas de faire entendre sa voix et de faire savoir à ceux qui sont censés nous représenter quelle position nous souhaitons qu'ils prennent lorsque, réunis en Congrès, ils auront à se prononcer sur cette proposition de révision ?
CaDerange
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