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CaDerange
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2 avril 2008

Le Paradoxe du Taxi.

Vous avez noté que parmi les 300 propositions de la Commission Attali pour "libérer la croissance" apparaissaient plusieurs suggestions de suppression de divers numerus clausus et limitations diverses d'exercer, qui limitent la concurrence. Parmi celles ci, la plus emblématique était celle de la libéralisation du nombre de licences de taxis, censée générer des emplois nouveaux, tout en facilitant la vie de leurs utilisateurs.

Le lendemain même les taxis étaient dans la rue pour protester contre l'élargissement du nombre de licences et le surlendemain même notre Président annonçait qu'il n'était pas question de libéraliser les dites licences de taxis. Peut être étais ce, de la part de notre Président, pour s'assurer du vote des chauffeurs de taxis aux municipales? Dans ce cas, ça a été raté!

Ces derniers temps, par contre, vous entendez dire par nos médias que le changement coute de l'argent et doit être considéré comme un investissement, en prenant comme exemple le cas de chauffeurs de taxis dont les mêmes médias admettent, naturellement, que l'Etat devra racheter leurs licences! N'y voyez là, bien sur, aucune influence de tel ou tel syndicat ou groupe de pression. Le lobbying n'existe pas chez nous...

Nos sommes dans ce que j'appelle le Paradoxe du Taxi. Premier temps, l'Etat limite le nombre d'accédants à une profession donnée et crée ainsi la rareté de tel ou tel fonds de commerce en protégeant les revenus de lerus bénéficiaires de la concurrence. Tout ce qui est rare est cher, c'est bien connu. La rareté de ces licences a donc crée un marché et un cours de la licence d'exercer, en l'occurence, celle de lerus bénéficiaires, les chauffeurs de taxi. Deuxième temps, l'Etat décide, dans son rôle régalien, de libéraliser ce métier. Et là Patatras, les taxis descendent dans la rue et comme ils ont un pouvoir de nuisance, le gouvernement se plie à leurs injonctions. Soit vous devrez vous satisfaire du service minimal actuel, soit vous devrez, en tant que contribuables, payer pour le rachat de leurs licences!

Et quand vous savez que cette rareté instituée par l'Etat, s'applique aux officines pharmaceutiques, aux Licences IV des cafés, aux débits de tabacs et à d'autres professions protégées, vous voyez d'içi ce qu'il va vous en couter!

Voila donc une proposition de la Commission Attali qui risque de vous couter cher en fin de compte. Heureusement le cout de la Commission elle même n'a pas du être trop élevée.Vous avez peut être remarqué en effet que le lendemain même de la remise du rapport de la Commission au Président de la République, le même texte sortait en librairie dans les bacs sous la plume de Jacques Attali. Nul doute qu'il s'agissait là de l'émergence publique du phénomène du sponsoring qui ,après le financement des mariages des vedettes médiatiques, s'attaque maintenant au financement des actions de l'Etat impécunieux. Nous sommes effectivement bien passé dans l'ère de la politique spectacle....

Et comme on crée tous les jours des Commisions, Hautes autorités, Haut commissariats, etc,on peut toujours réver...

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Commentaires
Z
Heureusement, les pharmacies ne sont pas sous licence cessible, mais sur autorisation préfectorale. Elles se cèdent sur la base d'un pourcentage (supérieur à 100) du chiffre d'affaires. Et il est dans les intentions des pouvoirs publics de faire baisser encore le nombre d'officines autour de 18000 à l'horizon 2030 (contre 23400 en 2002). La chasse aux licences dérogatoires est déjà en cours.
CaDerange
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