Corrupteur et corrompus...suite

Je vous avais fait part dans un message du 4 Juillet de mon opinion sur les problèmes de corruption et sur le fait que je considérais les corrompus tout aussi coupables que les corrupteurs dans ces affaires alors que les idées reçues et la jurisprudence ont tendance à tout mettre sur le dos du corrupteur.

Une affaire de corruption apparait ces jours çi à la une des journaux et implique certains constructeurs automobiles allemands, VW et Audi ainsi que BMW, et six de leurs équipementiers, dont le Français Faurecia, filiale de Peugeot et producteur de sièges automobiles et de divers systèmes électroniques. L'affaire date des années 1998/2000 et concernerait des versements en liquides de 600 000 à 800 000 euros ou des voyages et cadeaux à diverses personnes de ces groupes en échange de marchés. Elle a déjà couté sa place au PDG de Faurecia qui n'était pourtant pas là à l'époque des faits et auquel, je suppose, on reproche de ne pas les avoir dénoncés publiquement. Laissons la justice poursuivre sereinement ses investigations

Le fait intéressant est qu'il semble qu'en l'occurrence ce soit le corrompu (tout au moins certaines personnes de l'entreprise) qui ait organisé le système qui semble avoir été un système de redevance automatique auquel il fallait "cotiser" en quelque sorte. Une sorte de prime de référencement que le fournisseur devait payer sans même être sur d'avoir le marché. Ce qui confirmerait l'opinion exprimée dans mon message du 4 juillet que le corrompu était tout aussi responsable que le corrupteur, voire même que le corrupteur dans certains cas pourvait se ressentir "victime", consentante certes mais victime, du système.

Il existe pourtant une loi de réference dans ce domaine,extrèmement sévère, sur les cas de corruption qui est le Foreign Corrupt Act américain dont j'ai l'impression qu'il n'a pas d'équivalent dans la loi française et peut etre européenne. Même le tout prermier soupçon de corruption appelle action de la part de l'intéressé et de sa société sous peine d'en devenir immédiatement complice et  lourdement répréhensible à ce titre. C'était considéré par les hauts responsables des sociétés américaines qui opéraient dans des pays à risques comme LA protection à emporter avec soi chaque fois que pour une raison ou une autre, vous deviez aller voir un ministre.

Esperons en tous cas que cette nouvelle affaire de corruption va faire évoluer les lois et surtout les pratiques en Europe et que l'on finira par admettre la responsabilité égale de deux parties, corrupteurs et corrompus, dans le phénomène.