Recherche: C'est comme nous voulons, quand nous le voulons mais sans garantie de résultat.

"Des chercheurs qui cherchent, on en trouve, des chercheurs qui trouvent, on en cherche". Cette phrase bien connu mais irrévérencieuse pour tous les chercheurs que font leur travail tous les jours avec serieux et passion, reflète pourtant les résultats de notre recherche qui ne représente que 3pct des publications scientifiques mondiales alors que ses budgets publics sont loin d'être ridicules.

Il ne m'appartient pas de porter quelque jugement que ce soit sur les problèmes de notre recherche qui ont de multiples origines et pas seulement financières. On a néanmoins l'impression, comme dans l'Education Nationale, que les seules solutions sont dans l'injection de toujours plus d'argent du contribuable et que tout est parfait en terme d'organisation , de qualité scientifique des personnels et des progammes, de motivation des hommes et de productivité de cette recherche.

C'est du moins l'impression que donne la levée de boucliers contre la création de l'Agence d'Evaluation de la Recherche et de l'Enseignement Supérieur, l' Aeres,dont le decret de création vient d'être transmis au Conseil d'Etat pour avis et qui suscite de violentes réactions syndicales. Relativisons néanmoins ces réactions, il n'y a pas eu dans les trente dernières années une seule mesure gouvernementale qui n'ait suscité de "violentes réactions"  de leur part...

L'Aeres est l'organisme indépendant sur le modèle du CSA, qui doit évaluer les programmes de recherches des différentes équipes de chercheurs partout en France et dans toutes les matières suivant des procédures qui soient les mêmes quelles que soient les filières de recherches. Elle est prévu être constituée de 25 membres nommés dont 2 parlementaires, 9 personalités qualifiées et 14 autres personnes  sur proposition des organismes de recherche ou des organismes d'évaluation existants(CNRS,Consiel National des Universités). Il ne s'agit donc pas de l'évaluation individuelle des personnels mais de juger de la qualité des projets de recherche, de leur évolution et des résultats obtenus. Avis uniquement consultatif, il faut le préciser puisque les budgets dépendent de différents organismes de recherche, CNRS, Inserm,Universités etc.

Le crime de cet organisme d'après les syndicats? Il " procède d'une représentation dirigiste, utilisatrice, concurrentielle et élitiste( oui, oui !) de la science". Autre gros reproche, les membres de l'Aeres ne seront pas élus, par les syndicats je suppose. Vive donc la recherche tous azimuths et totalement libre, le copinage et l'égalitarisme dans les budgets et les évolutions de carrière.

Pourtant, dans la recherche privé( j'y ai passé 17ans), les chercheurs sont évalués tous les ans, ils sont même demandeurs de ces évaluations, ils sont parfaitement conscients des enjeux économiques de leurs travaux, même dans des sujets fondamentaux, et acceptent parfaitement qu'il existe des bons et des moins bons chercheurs;

Alors?