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CaDerange
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20 février 2006

Magistrat: le refus de la volonté du peuple?

L'affaire d'Outreau  et la manière dont la Commission Parlementaire a conduit ses auditions continuent de faire des vagues.

Le Syndicat de la Magistrature, qui ,par principe, a une vision corporatiste des problèmes qui concernent ses adhérents vient de protester par lettre auprès du Conseil Supérieur de la Magistrature sur la manière dont les questions ont été posée au Juge Burgaud et au Procureur par la Commission et en particulier par son rapporteur, dont le principal défaut est sans doute de ne pas être du même bord politique. Sinon pourquoi tout baignerait il par contre pour le président socialiste de la dite commission?. Mais passons...

Le Conseil Supérieur de la Magistrature a retransmis cette noble indignation au chef de l'Etat en rappellant, "les principes fondamentaux de la séparation des pouvoirs" et en protestant donc contre l'intrusion des parlementaires dans leur petit monde clôt qui existe bien entendu "dans l'intéret du citoyen"( non compris ceux d'Outreau,je suppose). Peut être pourrait ils nous expliquer d'ailleurs comment le citoyen peut exprimer son avis en dehors du relai de ses représentants élus, les parlementaires justement ! Et pour appuyer la légitimité de leur position, nous avons droit à leur photo en grand uniforme en première page des journaux.

Même le Premier Président de la Cour de Cassation, Guy Canivet, a écrit lui aussi une lettre (sans doute ouverte puisque parue dans le monde) au Président de la République pour s'inquiétér du discrédit jeté sur l'image de la Justice. Effectivement mais qui donc est ce qui l'a ternie cette image si ce ne sont les magistrats eux mêmes ?

Sans doute nos magistrats oublient ils qu'ils ne tiennent leurs pourvoirs que de nous même, Peuple de France, au nom de qui ils rendent en principe la Justice? Et que même le principe de la séparation des pouvoirs n'est qu'une méthode de travail décidée et approuvée par le législateur qui pourrait bien décider de revenir dessus s'il lui apparaissait qu'elle apporte plus d'inconvenients que d'avantages à la qualité du travail des juges.

Il m'a semblé quant à moi, simple citoyen, que la Commission Parlementaire avait été particulièrement précautionneuse dans sa manière de rappeller en permanence le but de la Commission et le fait qu'elle essayait de comprendre et non pas de juger. Le fait que les auditions soient publiques a justement permis au Peuple Français de se rendre compte des ignominies qu'ont du supporter les prévenus d'Outreau et de la manière désastreuse dont a été conduite cette instruction par tout un corps judiciaire d'une soixantaine de magistrats quand mêmes ! Parions que si le travail de la Commisison avait été fait à huis clos, le caractère désastreux de cette affaire aurait été largement sous évaluée  et que les évidences criantes de l'incurrie de ceux qui y ont participé aurait été soigneusement dissimulé. Bravo pour le direct en ce qui me concerne.

Il me semble que ,quand on atteint ce niveau d'évidence d'incompétence dans le rôle d'une institution,il ne reste qu'une attitude digne et responsable à prendre pour tous ceux qui y appartiennent, c'est d'assumer les erreurs et de passer aux réformes à entreprendre. Or, jusqu'à encore aujourd'hui, je n'ai entendu aucune suggestion ni du Syndicat de la Magistrature, ni du Conseil Supérieur de la Magistrature, ni du Premier Président de la Cour de Cassation pour assumer d'abord les dysfonctionnements et pour proposer les réformes qui éviteront à tout jamais qu'un tel aveuglement collectif se reproduise dans l'instruction d'une affaire en notre nom.

Non plus que nous n'avons entendu aucune suggestion de la part de ces organismes après l'affaire de la Vologne, ou celle de Bruay en Artois. Et que la publication des cris d'orfraie de la profession apparait au grand jour le même jour où nous apprennons qu'un autre violeur vient d'être libéré avant son jugement pour cause d'erreur de procédure !

Quand on a perdu une grande part de sa légitimité aux yeux du peuple qui vous avait delégué la responsabilité si noble de rendre la justice, il me parait très mal venu de vouloir donner des leçons de perfection et de vouloir maintenir son impunité statutaire .

Ce n'est pas la Justice qui est discrédité, ce sont les magistrats !!

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CaDerange
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