Brèves de Blog ...pétrolières

• Dans mon dernier message sur l'énergie dans l'Union Européenne du 25 mars 2014, je vous signalais l'arrêt, temporaire espéraient les opérateurs, des livraisons à partir du gisement de Kashagan au Kazahkstan,du fait de la forte teneur en gaz H2S, l'hydrogène sulfuré, qui attaquait l'acier des gazoducs et y causait des fissures.
  Total qui en est actionnaire vient d'annoncer par l'intermédiaire d'une réponse à question au cours d'une conférence de son Directeur de l'Exploration /Production du groupe , Yves-Louis Darricarrère, que "Ce qui était clair, c'est qu'il ne fallait pas anticiper de production en 2014 et qu'en 2015 elle sera probablement réduite"!!!
  Si ce commentaire se vérifiait, ce serait le signe d'une erreur technique catastrophique,dont le responsabilité sera à déterminer, d'une catastrophe financière majeure pour ce projet à 48 milliards de dollars, et d'un impact important sur la disponibilité de gaz sur le marché pour les années à venir.
  Heureusement que nos sociétés pétrolières ont les reins solides et savent mutualiser les risques
  
  
• Les sites d'anciennes raffineries ne disparaissent pas nécessairement car elles constituent des capacités de stockage importantes à pas cher en cas de reprise auprès des liquidateurs. Ce fut le cas il y a quelques années de la raffinerie de Frontignan transformé en un gros dépot de carburants. C'est la motivation de la Sotragem SAM à la reprise de la partie pétrolière de l'ensemble pétrochimique de LyondellBasell à Berre. C'est aussi le sort des anciennnes installations de Petroplus à Cressier en Suisse racheté par le trader Vitol et bientot peut être de celle de l'ex-raffinerie de Petit Couronne.
  Bolloré qui a toujours eu une activité pétrolière et Rubis une société française de distribution de gaz, auraient en effet fait des propositions au liquidateur du site pour "réindustrialiser" le site. Un bien grand nom pour ce qui est proposé qui ne créerait que de 140 à 180 emplois contre 550 au beau temps de la raffinerie, mais par les temps qui courent, c'est déjà pas mal!
  Pour les syndicats, le compte n'y est pas. Curieusement, leur représentant, prend le contrepied des arguments de ses collègues de Berre en argumentant que la constitution d'un gros dépôt pétrolier à cet endroit de la vallée de la Seine attaquerait de front l'activité des raffineries restantes de Total et Esso et substituerait des produits importés aux produits qu'elles même fabriquent.
  Autre détail le dit dépot servirait d'abord de stockage aux reserves stratégiques ce qui sous entend que ce serait le contribuable ou le consommateur qui paierait. A suivre donc
   
• Total poursuit ses investissements de mise en production de gisements nouveaux en Angola, le pays phare d'Afrique après le Nigéria dont le développement avait été retardé par la situation de guerre civile qui l'avait affecté pendant des décennies mais qui se rattrape depuis.
  Après Girassol,Dalia et Pazflor, le nouveau développement du groupe s'appelle Kaombo. Il est situé offshore, à 260km de Luanda dans l'ultraprofond et a bien failli ne pas se faire pour cause de coût initial du projet jugé excessif. Depuis, Total, l'opérateur avec 30 pct du projet, 30pct pour la société nationale Sonangol, 20pct pour Sinopec, 15ct ppur ExxonMobil et 5 pour le portugais Galp, a réussi à réduire le budget de 20 à 16 milliards de dollars, le ramenant ainsi dans des zones de rentabilité acceptables.
  C'est donc parti pour ce projet géant dont on espère 230 000 barils/jours qui sera bati sur le même principe que Pazflor avec un réseau d'ombilic sous marin pour raccorder entre eux 59 puits de production sous-marins situés entre 1400 et 1900 m de profondeur et reliés à deux cargos pétroliers reconfigurés en plateformes de production flottantes.
  Koambo doit venir en production en 2017. Entre temps, il est prévu que le gisement CLOV entre en production fin juin 2014 à un rythme de 160 000 barils/jours.Post Koambo, Total compte sur le permis de Kwanza plus au sud pour y découvrir des gisements pré salifère comme de l'autre coté de l'atlantique sur le côte brésilienne.
  De quoi conforter la place de premier exploitant de Total  en Angola
  
  
• C'est Technip en association avec le néerlandais Heerema Marine contractor qui a gagné le contrat d'ingéniérie pour le gisement de Kaombo ci dessus pour un montant de 3,5 milliards de dollars. Un contrat qui est le plus grand contrat dit "subsea" actuel avec une implantation au fond de la mer d'un réseau de pipelines sous-marins avec 300 km de pipelines de transport de pétrole, 15 km de tubes de commande du dispositif intégrant canalisation hydrauliques, cables électriques et fibres optiques et 18 liaisons fond-surface.C'est l'usine normande du groupe implantée au Trait qui fournira les 115 km d'ombilic, ces tuyaux souples et multiservices qui assurent liaisons et commandes
  
  
• Les pétroliers n'arrètent pas de développer de nouvelles techniques de recherche de nouveaux gisements. Après les gisements ultraprofonds brésiliens dit présalifères car nécessitant de traverser une couche de sel épaisse avant de forer sur le fond de la mer vers - 5000 à 7000 m de profondeur, la dernière thématique sur laquelle se fonde la recherche de gisements pétroliers consiste à explorer les sédiments accumulés sur les flancs des plateaux continentaux. C'est la thématique des "marges abruptes" qui a permis de réaliser d'importantes découvertes récentes comme celle, au Ghana, du méga gisement Jubilee.
  C'est sur la base de cette nouvelle thématique que Total avait lancé une campagne d'exploration en Cote d'Ivoire en offshore qui avait abouti à une première découverte l'année dernière, toujours en cours d'évaluation, dans le bassin de Tano. Une seconde découverte vient d'être annoncée dans un autre bloc dans le bassin de San Pedro à 200km à l'ouest de Tano.
  C'est à une profondeur de 4655 m qu'a été identifié une colonne d'hydrocarbures prometteuse d'une quarantaine de mêtres.D'autres puits d'exploration sont planifiés pour confirmer cette découverte et en évaluer l'intérêt.