Situation budgétaire:Alors fini le déni?
L'audit financier de la Cour des Comptes sur l'état des finances du pays et les réactions de notre nouveau personnel politique et gouvernemental à l'observation du fond de la caisse de l'Etat montre bien que la situation financière de la France est très délicate et que l'heure est aux économies et pas aux cadeaux.
D'après la dite Cour des Comptes, dont l'honnèteté est reconnue par tous les intervenants et en particulier celle de son Président socialiste, il n'y a pas de dettes supplémentaires cachées sous le tapis, seulement la constatation que la crise est bien là et que cette activité moins forte que prévue initialement se traduit par des rentrées moindres alors que les dépenses de l'Etat et de l'administration, en l'absence d'efforts significatifs dans ce domaine mis en oeuvre précédemment restent à un niveau elevé, trop élevé en tous cas pour les rentrées.
On peut même dire que les mois consacrés par tous à la campagne électorale sont autant de mois perdus pour serrer les boulons.
Le déni de cette situation par l'ex-opposition devenue majorité a certes permis à François Hollande de gagner les élections, mais comme avait déjà dit La Fontaine dans la Cigale et la Fourmi " la Cigale se trouva fort dépourvue lorsque la bise fut venue". Nous voiçi donc sans grandes ressources pour faire face aux échéances qui nous attendent d'autant plus que les premières promesses de campagne exécutées, dont la retraite à 60 ans pour certaines catégories de personnels ou la pléthore de ministres du gouvernement ont encore alourdi l'ardoise.
Il faut donc trouver de 7 à 10 milliards pour boucler le budget 2012 au niveau de déficit sur lequel nous nous étions engagé, 4,4pct du Produit Intérieur Brut, et en trouver une bonne trentaine de plus pour la budget 2013 pour lequel nous nous sommes engagés à redescendre à 3 pct du PIB de déficit.
Le choix est maintenant de savoir par quel moyens et par qui faire payer ces dettes? En diminuant les dépenses de l'Etat ou en augmentant les impôts de toutes sortes. Le verdict de la Cour des Comptes est clair. La seule augmentation des impôts ne suffira pas, il faudra diminuer aussi et fortement le train de vie de l'Etat sinon ca ne passera pas.Au point qu'il va falloir toucher aussi aux effectifs des fonctionnaires. Protestation des membres du gouvernement et du Premier Ministre, de telles mesures ne sont pas à l'ordre du jour. "Du sérieux mais pas de rigueur ou d'austérité", nous dit Monsieur Moscovici qui reconnait pourtant que "le désendettement est une ardente obligation".
Laissons nos apprentis sorciers trouver la recette miracle pour à la fois se désendetter tout en continuant à fonctionner avec des budgets en déficits.
Monsieur Hollande dans tout celà devient de plus en plus discret. Il a obtenu ce qui était déjà dans le tuyaux de l'Europe mais pour lequel il a certes contribué à faire évolué les esprits, un certain plan de relance qu'il faudra alimenter ..par des emprunts de chaque pays individuellement.De combien et à quel taux pour nous, mystère pour l'instant. Mais il a du avaler quelques grosses couleuvres déjà. Exit les eurobonds, les vertueux, dont l'Allemagne mais pas seulement, ne veulent pas garantir les emprunts de ceux qui depuis trente ans vivent au dessus de leur moyens. Il va falloir faire entrer la règle d'or, dont il ne voulait pas il y a quelques mois, dans nos engagements à long terme. Quant aux marchés que Monsieur Hollande se faisait fort il y a quelques mois de mettre à ses pieds, ils attendent gentiment de nous voir revenir à la raison.Espérons que nous ne serons pas obligés de faire appel nous aussi...au FMI!
Alors messieurs, le déni c'est fini ?
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