Sortie du nucléaire: Enfin on s'intéresse aux conséquences!
Il est extraordinaire, dans notre pays,que des hommes politiques, en principe responsables, puissent faire des propositions ou prendre des décisions qui conditionnent l'avenir du pays, sans que quiconque ne semble avoir calculé ce qu'il en coutera au pays et quelles en seront les conséquences pour son économie et ses habitants. Vous me direz c'est exactement la même inconscience que celle qui, depuis trente ans de rang, saisit nos députés et sénateurs quand il s'agit de voter un budget...en lourd déficit, année après année!!
Ainsi donc, dans un pays qui n'a pu que se féliciter économiquement depuis quarante ans d'avoir lourdement investi dans le nucléaire, le débat est lancé de savoir si nous ne devrions pas réduire la part de notre production d'électricité à 50 pct d'électricité d'origine nucléaire contre 75 pct actuellement, ou bien à 20pct ou bien à l'éliminer totalement et à quel horizon.Les uns, de droite, sont pour le statu quo,les verts sont pour l'élimination totale et le parti socialiste, habitué qu'il est d'accords électoraux bien utiles avec les verts, se pose la question de la réduction à 50 pct d'électricité nucléaire pour 2025/30.
Le Ministre de l'Industrie, Eric Besson, a lancé les études pour défirnir précisement l'impact d'un tel choix. Mais c'est l'industrie elle même qui a dégainé le première en rendant public le résultat de ses propres estimations.
Tout d'abord elle a calculé le coût d'investissement pour redescendre gentiment à 70 pct de nucléaire en 2035 dans un pays ou la demande d'électricité croit tout de même constamment et croitra encore plus avec l'émergence de la voiture électrique.Résultat des courses: il faudra investir 322 milliards d'euros pour faire passer la durée de vie des centrales existantes de 40 à 60 ans de durée, s'équiper en centrales à gaz ou charbon et en énergie renouvelables supplémentaires et rendre les réseaux compatibles avec l'intermittence des installations éoliennes ou phovoltaïques.
Si on veut aller plus loin et descendre à 50pct d'électricité d'origine nucléaire seulement pour 2030, ce sont 60 milliards supplémentaires qu'il faudra trouver et investir. Et encore sans tenir compte du coût de démantèlement des centrales nucléaires à fermer dans ce cas( la moitié des réacteurs existants!)
Et si on veut descendre à 20 pct seulement, il faudra fermer systématiquement tout réacteur ayant atteint ses 40ans d'ancienneté, même s'il est en très bon état et pourrait poursuivre 20 ans de plus et il en coutera 112 milliards d'euros de plus que le cran précédent qui nous coutait 322+60=382 soit 494 milliards au total et toujours sans prendre en compte les coûts de démantèlement.. Comme nous en sommes déjà à 1600 milliards de dettes et qu'il n'est pas question d'aller au delà, ca veut dire que ces investissements devront être entièrement financés par une forte augmentation des tarifs d'electricité.
Résultat des courses: dans l'hypothèse 70pct d'électricité d'origine nucléaire c'est une hausse de 33 pct par rapport aux prix du Kwhr 2010 que les particuliers devront supporter. Pour une hypothèse de retour à,50pct, la hausse sera de 50 pct et dans celle du passage à 20 pct de 65 pct!
Autre conséquence de cette évolution, nos émissions de CO2 du fait des centrales à gaz ou à charbon qu'il faudra installer du fait de l'intermittence des installations éoliennes ou photovoltaïques.L'UTE estime que, par rapport à la sirtuation actuelle, nos émissions de CO2 seront multipliées par 1,3 dans le cas du scénario 50pct de nucléaire et par 3.0 dans le scenario 20pct de nucléaire seulement.
Enfin tout cela aura un impact sur l'emploi.Cette fois ce n'est pas l'UTE qui répond, mais directement Monsieur Proglio, Président d'EDF qui répond qu'en cas d'abandon complet du nucléaire, soit un scénario 0pct, ce seraient 1 millions d'emplois que nous perdrions c'est à dire 400 000 emplois à l'EDF dans la filière nucléaire, 500 000 chez les sous traitants de cette filière et 100 000 du fait de la perte de marché à l'étranger à la suite de l'abandon de ce savoir faire dans l'industrie française.
Ces derniers chiffres font hurler les écologistes qui alignent leurs propres chiffresinfiniment plus modestes. Mais vu leurs compétences techniques dans l'exploitation de centrales nucléaires ou conventionnelles, j'ai quelque peine à croire en leurs chiffres.
Même en minorant par exemple de 30pct les chiffres d'UTE/EDF, il n'en reste pas moins qu'il apparaitrait suicidaire économiquement d'aller en déçà de 50pct d'électricité d'origine nucléaire sans pénaliser gravement à la fois le prix de l'électricité, les émissions de CO2 et l'emploi.Sans compter l'impact sur l'industrie en général del'accroissement du prix de l'électricité
A suivre avec j'espère les estimations détaillées et justifiées des Verts et de Monsieur Hollande lui même.