Fiat:Derrière le rachat de Chrysler un grand projet industriel?

Je vous avais fait part dans un message du 9 fevrier de la méthode inhabituelle du Président de la Fiat, Sergio Marchionne, pour s'attaquer au défaut de productivité, selon lui, de son entreprise et donner un sens à son rachat du groupe américain Chrysler.Une méthode qui consistait à remettre en cause les acquis sociaux non seulement chez Fiat mais dans toute l'industrie métallurgique italienne en échange d'un engagement de sa part soit pour un rapatriement en Italie de la fabrication de tel ou tel nouveau modèle ou pour un investissement conséquent pour accroitre la production locale.

A Pomigliano d'Arco, près de Naples, c'était la fabrication de la nouvelle Panda. A Mirafiori, usine emblématique de Fiat à Turin, c'était le remodelage complet du site pour y fabriquer des 4X4  à la marque Jeep, Chrysler, Lancia ou Alfa Roméo au rythme de 250 000 véhicules supplémentaires/an. Il fallait au préalable trouver un accord avec les personnels pour améliorer la productivité de ces usines. C'est chose faite avec les résultats positif des référendum de Pomigliano d'Arco( déjà acquis) puis de Mirafiori qui vient de tomber. Par 54.05 pct des votes exprimés, les salariés de Turin ont en effet acceptés de sortir de la convention collective de la métallurgie pour adopter un mode de travail plus souple et plus productif.

Dans le détail, ils perdront 10 minutes de pause par jour compensées par 45 euros de salaire supplémentaire et surtout le contingent d'heures supplémentaires passera de 40 à 120 heures/ans et le nombre de jours de travail hebdomadaires pourra passer dans certains conditions de 5 à 6 jours de travail. Il sera ainsi possible, en cas de forte demande de faire tourner l'usine 24hrs sur 24 et 7 jours sur 7. Enfin l'absentéisme sera combattu.Au total  et si la demande est là, les salariés pourraient toucher jusqu'à 3500 euros de plus par an.

Dans la pratique, les employés de Fiat vont être immédiatement licenciés par "l'ancienne Fiat" et reembauchés par une société nouvelles,-qui n'adhèrera pas à la Cofindustria( le Medef italien)-, pour pouvoir appliquer sa propre copnvention collective maison. Dans le même temps Fiat lancera la réhabilitation de Mirafiori pour pouvoir y produire sous différents badges les modèles qui se vendent, en particulier aux Etats Unis, et dans lesquel Fiat était peu présent.

Voila qui éclaire d'un jour nouveau le rachat par Fiat de Chrysler au sujet duquel on s'était posé la question,en effet, de son intérêt pour Fiat, lui même encore dans une situation difficile.Il ne s'agissait donc pas d'un rachat classique d'usines et de réseaux commerciaux comme avait pu le faire Daimler Benz avec l'absence de succès que vous avez observé, mais de la création d'un vaste groupe multinational italien avec une production centralisée et efficace en Italie et des réseaux de ventes partout dans le monde et aux US en particulier adaptés aux besoins de chacun de ses marchés.

Le pari n'est pas gagné, loin s'en faut, mais au moins l'objectif est clair et les moyens d'y arriveer se mettent en place progressivement. Bravo Monsieur Marchione ! Et bonne chance