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CaDerange
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13 octobre 2010

Grèves: Et les victimes?

A_085Comme dans toutes les grèves, en face des acteurs de la grève, il y a des victimes. Des salariés tout aussi estimables que les grèvistes mais qui simplement ne peuvent s'offrir le luxe d'une grève. Parce qu'ils sont dans une petite boite qui lutte déjà pour survivre. Parce que leur absence à eux sera visible, enregistrée et transformée en une pénalité salariale qu'ils ne peuvent se permettrent. Parce qu'ils sont politiquement contre de telles actions( eh oui! il en existe).Parce qu'ils sont jeunes et qu'ils ont bien compris que c'est une lutte d'anciens et de modernes dans laquelle ils jouent le rôle du perdant.Parce qu'ils pensent qu'il faut qu'ii y en aient qui travaillent pour faire fonctionner le pays qui les nourrit. Parce qu'ils considèrent le droit de grève comme un Droit Imprescriptible à défendre absolument.A_086

Parce qu'ils ne comprennent pas pourquoi défilent les gros bataillons de grèvistes alors que la réforme des retraites ne s'appliquera pas à eux qui bénéficient des régimes spéciaux et continueront à partir en retraite à 55 ans.Pour toutes ces (bonnes) raisons, ils subiront les inconvénients que leur créeront, à titre personnel, la grève sans s'en plaindre.

C'est le poids culturel de 200 ans d'après révolution, de 60 ans de socialo-communisme et de luttes syndicales fortes dans notre pays et d'un inculture économique considérable.

Parfois pourtant il y en a qui se révoltent comme ceux qui ont fait publier dans la presse cette publicité pleine page concernant le conflit dans les ports et celui de Marseille, le collectif "Touche pas à mon port" qui revendique la défense de 41 000 salariés contre les privilèges, disent ils de quelques grutiers. Vous n'en entendrez pas parlé à la télévision aux actualités. Ils n'ont pas, eux, de droit de réponse à l'antenne et quand bien même cela leur arriverait d'y accéder, qu'ils seraient aussitot traités de suppôt du patron, injure suprème et disqualifiante en langage syndicalo-médiatique;

Et pourtant c'est une réalité cruelle de rappeller que nos ports, jadis fort bien placés dans le classement des ports européens, ont peu à peu descendus l'échelle des tonnages manipulés au profit de leur concurrents proches et étrangers. Barcelone ou Gènes pour Marseille, Rotterdam et Anvers pour le Havre. Cette descente aux enfers s'est traduite par des destructions d'emplois considérables et par de moindres investissements que la concurrence étrangères tandis que les grutiers en place conservaient des avantages. Au détriment même de leurs propres enfants qui ne pourront accèder aux mêmes postes.Au final c'est l'Etat lui même qui a du jeter l'éponge en privatisant l'exploitation des ports pour pouvoir y effectuer des investissements, les transbordeurs de containers, qu'il n'avait plus les moyens de se payer.

Une réforme majeure qu'il a fallu des années pour mettre en place sans qu'elle soit jamais véritablement acceptée.La preuve, le moindre pretexte est bon pour relancer la bagarre, comme en ce moment la lutte contre la réforme des retraites.

C'est la France, disons nous avec philosophie. Ceux dont les jobs disparaissent ne pensent pas nécessairement pareil. J'ai pensé qu'il n'était pas inutile de relayer leur opinion.       

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Commentaires
B
bien dit ;)
CaDerange
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