Quand le Service public fait la promotion du pillage...

Je veux parler ici de l'émission intitulée justement "Service Public" d'Isabelle Giordano sur France Inter de 10 à 11hrs ainsi que de la Télévision régionale de Paris Ile de France qui toutes deux ont fait la promotion d'une nouvelle forme d'action de l'association "l'Appel et la Pioche" dérivée du nouveau parti de Monsieur Besancenot le NPA, Nouveau Parti Anticapitaliste.

Il s'agit d'aller s'installer avec quelques militants du mouvement dans un hyper ou super marché quelconque pour pique niquer aux frais du propriétaire du dit supermarché puisque c'est à partir des produits en vente dans le dit magasin que les militants de l'Appel et la Pioche dressent le buffet auquel ils invitent les autres clients. Car l'Appel et la Pioche veut visiblement dire Venez et Piochez...dans les marchandises du supermarché. Le discours bien connu est très typé extrème gauche et NPA puisqu'il s'agit en gros de "redistribuer les profits de la Distribution","à bas les salauds de patron", "tout est trop cher" et "nous le valons bien". D'après l'association,il parait qu'il existe une loi sur laquelle est basée cette forme d'action qui autorise à "gouter avant de consommer". Ce qui fait que vous ne feriez rien de répréhensible tant que vous ne sortez pas du supermarché en emportant des marchandises non payées!!!

Je n'ai rien à dire contre cette philosophie, chacun à droit de s'exprimer dans notre pays. Sont ce bien les principes moraux que nous souhaitons transmettre à nos enfants et le droit qui en principe régit notre société le permet il, c'est une autre histoire. Ce qui me parait plus limite, c'est que les journalistes du service public ouvrent grand leurs écrans ou antennes à ce type d'action et semblent plutot se délecter avec gourmandise du scoop qu'ils ont la chance d'avoir déniché( sans trop d'effort car ils ont été prévenu) que de prendre une attitude critique sur la légalité de cette action ou de poser les questions qui pourraient embarrasser l'association responsable de l'action. Car si on laisse faire, ce sont quand même les fondements de notre société qui sont menacés....

Continuez à sourire béatement, Madame Giordano, face au déni du commercant à exercer en paix dans notre pays. Peut être un jour sera ce votre propre droit de propriété sur votre appartement ou votre voiture, ou même sur votre poste de journaliste qui sera contesté de la même manière, au nom d'une idéologie qui s'est pourtant écroulée en même temps que le mur de Berlin après avoir conduit une partie du monde à la ruine.

J'avais trouvé curieux la passivité avec laquelle nos pouvoirs publics, nos élites(?) politiques et nos médias avaient rapporté comme anecdotique l'émergence du NPA et de notre bon postier, Besancenot le sympathique.Reveillez vous un peu messieurs et mesdames. Seriez vous incapables de lui apporter au moins une contradiction publique?

Comments

[Z]

Quant à Mister Cham,

vous constatez la ruine d'un système sur une défaillance momentanée. Lisez les travaux de Jacques Marseille et vous verrez que notre niveau de vie s'est multiplié par 16 en 150 ans. Vous constaterez que dans les trente dernières années, le monde capitaliste a sorti de la famine deux milliards d'être humains en s'accroissant d'un autre milliard et demi.

Crie-t-on à l'échec de l'automobile pour un carambolage ? Constate-t-on les méfaits de l'eau pour un naufrage ? Condamne-t-on l'électricité pour quelques électrocutés ?

[Z]

Les textes qui permettraient de "gouter" ne concernent que l'huile et le vin (art 1593 du Code Civil) et les produits qu'il est d'usage de goûter (fromage en rayon traditionnel, charcuterie en rayon traditionnel, melons, et quelques autres fruits). Ce n'est en rien une autorisation générale.
La pratique est soumise à une loi pénale qui s'appelle "grivèlerie" et est voisine du vol.

Quant à France Inter que je suis le matin (la matinale de Nicolas Demorand). C'est à se demander ce que devient le service public, si ce n'est une tribune pour gauchiste. Quand l'invité du matin est de gauche on entend des questions complaisantes qui servent la soupe à l'invité, et quand l'invité est de droite ou du côté des dirigeants, on assiste à un règlement de compte de l'invité et toutes les questions ne sont qu'un florilège de toutes les imbécillités que nous assène la gauche à longueur d'année, avec l'arrogance de l'ignorance et la suffisance de ceux qui croient inventer un monde "plus ou "mieux", mais sans savoir ni comment ni avec quelles conséquences.
Ces mêmes personnes qui s'abritent derrière le "service public" oublient un autre principe qui est fondamental du Service Public : la neutralité.

[Gerboise]

Cette espèce de complicité à paine voilée de certains journalistes nettement marqués à gauche, qui s'exprime par une grande complaisance, voire une adhésion aux idées destructrices de ces anars "new look" que sont les Besancenot, Bové et autres extrèmistes de gauche fait le déshonneur de la profession journalistique en général, et de la Presse de service public en particulier!

[Mister Cham]

Je comprend parfaitement votre réaction dans le sens où le chaos n'est pas une solution mais je ferai toutefois quelques remarques :

- "Car si on laisse faire, ce sont quand même les fondements de notre société qui sont menacés....", tout comme on a laissé faire l'ultra libéralisme et son acolyte l'ultra capitalisme et qu'aujourd'hui c'est toute la société mondiale qui est en danger...
- "au nom d'une idéologie qui s'est pourtant écroulée en même temps que le mur de Berlin après avoir conduit une partie du monde à la ruine." Tout à fait d'accord, mais une fois de plus ne vous arrêtez pas là. Regardez ce que le système actuel à créé : la ruine de l'autre partie du monde...

L'émergence du NPA est loin d'être anecdotique. Après la mort du communisme de grand papa, l'impensable mise en place du programme de l'extrême droite par le FN, les gens qui souffrent économiquement cherchent une nouvelle voie. La seule qui clignote et encore inexplorée aujourd'hui est celle du facteur.
Grave ? Dangereux ? Sans doute, mais malheureusement aujourd'hui essentiel !