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CaDerange
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25 février 2009

Age de la retraite:Les 63 ans inévitables... dans le privé, bien sur

Les salariés du secteur privé n'ont pas la chance, comme ceux du secteur public, de n'avoir qu'à négocier avec leur employeur, l'Etat, au besoin en descendant dans la rue, pour que leurs conditions de depart, en age et en pourcentage de leur dernier salaire restent inchangés et garanties à vie. Ca commence même à se gater sérieusement pour eux avec les déficits croissants de leurs caisses de retraites complémentaires, ce qu'on appelle l'Agirc, la caisse complémentaire des cadres  et l'Arrco celle de l'ensemble de salariés du privé.Canalblog_259

Cela concerne 18 millions de salariés dont 3.7 millions de cadres et 11.2 millions de retraités. Les salariés payent des cotisations sur leurs salaires tout au long de leur carrière auxquelles s'ajoutent celles versées par leurs employeurs. Il y en a, cotisations salarués et employeurs confondues, Arrcco et Agirc ensembles, pour 50 milliards tous les ans. Les retraités eux touchent une partie de leur retraite dite complémentaire, celle au dela de la retraite de la sécurité sociale, grace à la répartition entre les retraités des cotisations versées par les actifs. D'où le nom de retraite par répartition par opposition à d'autres systèmes de retraite dans lesquels vous ne percevez que ce que vous avez cotisé plus les revenus du placement de ces cotisations, étalé dans le temps sur votre espérance de vie.

Les retraites complémentaires représentent de l'ordre de 30 pct de la retraite totale des salariés du privé et de l'ordre de 55 pct de celles des cadres! C'est dire leur importance.

Il est évident que ce système pour être équilibré dépend d'un coté du nombre de cotisants et de l'importance des cotisations versées, elles mêmes dépendant du nombre de salariés et de leur masse salariale, et de l'autre du nombre de retraités et de leur espérance de vie. Depuis 50ans,la croissance économique a fait que le systeme a été globalement en excédent avec plus de rentrées que de sortie.Canalblog_2609 L'augmentation de l'espérance de vie qui allonge la durée de versement des retraites et la diminution de l'emploi salarié a mis à mal cet équilibre. Les variables d'ajustement sont l'augmentation des cotisations salariales et patronales,l'augmentation de l'age de la retraite ou la diminution éventuelle des retraites, socialement peu ou pas du tout acceptable. On a donc "chargé la mule" des cotisations ce qui impacte à la fois le pouvoir d'achat des salariés et la compétitivité des produits de notre industrie.

Les calculs prévisionnels de l'équilibre entrées/sorties , dit calculs actuariels, avaient montré que les caisses de retraite Agirc devrait passer en déséquilibre cotisations de l'année/pensions versées à partir de 2014 et celle de l'Arrco en 2022. D'ou la création par Lionel Jospin d'un Fond de Réserve des retraites, FRR, qui devait être alimenté par différentes taxes et recettes et combler le trou des années 2025/2035.

La crise est passé par là et affecte gravement l'équilibre de ce système.Canalblog_260 A plusieurs titres. L'augmentation de la masse salariale  est désormais prévu de pas dépasser les 1 pct en 2009 ce qui affectera les rentrées de cotisations. La chute des bourses mondiales affecte fortement les réserves de ces régimes de retraite ainsi que celles du FRR qui ont baissées de 20pct en 2008. Enfin les régimes Agirc et Arrco sont désormais prévus, dès 2009, entrer en déséquilibre de 720 millions d'euros pour le premier et être juste à zéro pour le second.En d'autres termes, le passage au déséqulibre devrait être avancé de quatre ans par rapport aux prévisions antérieures.

Il faut donc trouver des solutions car il n'est pas question pour ce régime paritaire de laisser filer les déficits comme c'est le cas pour le régime général de la Secu géré par l'Etat et dont le déficit est financé par les contribuables et consommateurs.

Quatre séances de négociation patronat/syndicats ont été prévus sur Fevrier. Les pistes vont de l'augmentation des cotisations de 1pct, à la baisse des rendements c'est à dire des retraites des futurs retraités ou à l'augmentation de l'age de la retraite sur le modèle inventé par Edouard Balladur,un trimestre de plus tous les ans pour avoir droit à sa retraite Arrco/Agirc à taux plein à partir de 2010. Les calculs sur l'efficacité de ces diverses mesures montrent qu'il faudrait soit augmenter l'age de départ en retraite jusqu'à 63 ans minimum pour rétablir les équilibres jusqu'en 2020, soit augmenter les cotisations de 1pct avec un fort impact sur la compétitivité de nos produits et sur le pouvoir d'achat des salariés soit baisser les retraites servies d'une vingtaine de pourcent avant 2015.

Rien de particulièrement facile à faire passer! On s'oriente vers un cocktail de ces mesures...

A suivre

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Commentaires
Z
Il existe deux autres variables d'ajustement plus discrètes, mais utiles pour rattraper les évolutions du coût de la vie, au profit du régime s'entend :<br /> - la valeur d'achat du point, c'est à dire le prix que vous payez chaque point. En l'augmentant on diminue le nombre de points acquis au jour de la retraite (à salaire constant)<br /> - la valeur de service, c'est à dire la somme que l'on vous verse chaque année (ou mois). En la baissant on diminue le montant de la rente versée quand vous êtes à la retraite.<br /> Ces variables sont souvent utilisées plus discrètement pour rééquilibrer les comptes.
CaDerange
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