Ca bouge dans l'aéroportuaire

L'aéroportuaire, c'est le secteur des aéroports qui est devenu une industrie à part entière au fil des ans. Une industrie qui bénéficie en ces temps difficiles du grand avantage de ne pas, ou moins, subir de concurrence par rapport à d'autres secteurs et donc d'assurer des revenus régulier à ses actionnaires.Comme j'avais eu l'occasion de vous le signaler dans ces articles il est symptomatique de constater que la valorisation borusière d'ADP, Aéroport de Paris est supérieur à celle d'Air France-KLM. Il vaut mieux accueillir les avions à terre que de les faire voler.

C'est la raison pour laquelle un certain nombres d'opérateurs industriels de secteurs sans lien avec le transport aérien s'était intéressé au secteur au moment même où les états avaient tendance à s'en dégager à juste titre puisque ça n'a rien de stratégique de posséder un aéroport.Ce fut le cas des sociétés de travaux publics espagnoles avec le rachat par l'espagnol Ferrovial en particulier des aéroports britanniques de BAA, British Airport Authority. Par contre les autorités de la concurrence, européenne et locales, se sont bien aperçu de l'absence de concurrence dans ce secteur aux seules plaintes des compagnies aériennes. En fin de compte c'est le consommateur qui paye tout cela sans s'en rendre compte nécessairement et la montée des droits aéroportuaires finit par affecter le marche du transport aérien au profit... des compagnies low costs.

En France, on a monté un système typiquement franco français avec une privatisation partielle d'ADP,et un contrat dit de régulation économique qui permet à l'Etat d'entériner( de fixer?) les redevances aéroportuaires et donc d'impacter le transport aérien. Nous avons donc droit en ce moment au psychodrame annuel de la fixation des tarifs aéroportuaires d'ADP face aux compagnies aériennes dont le seul recours, en cas de désaccord, est d'aller en justice au Conseil D'Etat. ADP a donc commencé à annoncer une hypothèse de hausse de...6.9pct avant de revenir à 5.5pct. Une hausse bien supérieure à l'inflation et sans doute aux possibilités financières des français en 2009, mais pourquoi s'en priver?Fureur des compagnies qui, elles, craignent une diminution du trafic passagers.

Affaire à suivre bien sur.

Coté britannique,la Commission Britannique de la Concurrence vient de confirmer que BAA allait de voir se séparer non seulement de l'aéroport de Gatwick, mais aussi de ceux de Stansted, au nord de Londres et de celui d'Aberdeen. Elle conservera par contre Heathrow, son fleuron,mais aussi les aéroports de Glasgow et d'Edimbourg. Pour aller à Londres on peut en effet considérer que Gatwick et à un degré moindre Stansted sont des alternatives, pour aller à Glasgow  par contre atterrir à Aberdeen n'est pas vraiment pratique. Nous touchons là les limites de la concurrence entre aéroports.

Pas de chance. Pour Ferrovial, le timing n'est pas vraiment idéal pour se séparer des trois aéroports ci dessus, entre crise du crédit et diminution du trafic(-13.5pct pour Gatwick en novembre). Là où il comptait vendre pour 3 milliards de livres ces actifs il pourrait bien n'en retrouver que 2 seulement. Mais ce sont les aléas de l'investisseur et actionnaire...

A signaler toujours dans cette industrie que les revenus proviennent de plus en plus d'activité annexes et en particulier des magasins loués.ADP vient d'annoncer la création avec le suisse Nuance group, spécialisé dans l'exploitation de boutique d'une coentreprise chargée à artir du 1er Janvier 2009 de "tirer davantage" des 5000m2 de boutiques des terminbua xde Roissy et Orly. Avis aux actuels locataires, les renouvellements seront délicats!

Autre évolution,en Espagne cette fois,la création à Ciudad Real, 200km au sud de Madrid, d'un aéroport entièrement privé dont l'ambition est de concurrencer pour certains transports l'aéroport officiel de Madrid Barajas. Cible annoncée, les low costs( à cette distance de Madrid, on comprend) et le fret avec des ambitions d'y voir transiter 7 millions de passagers là où Madrid Barajas en voit passer 52 millions et 250 000 tonnes de fret contre 325 000.Bonne chance à ce nouvel arrivant!