Castor:Du captage au stockage du CO2 (suite)

Dans mon message du 29 mars, je faisais le point pour vous sur la partie captage du CO2 du projet européen Castor. Une fois le CO2 produit en sortie de cheminée d'installations industrielles, il faut ensuite le stocker à l'abri de la lumière si on ne veut pas qu'il contribue à l'accroissement de l'effet de serre et donc au réchauffement climatique.

Le volet Stockage du projet Castor consiste à étudier la séquestration de ce CO2 en le renvoyant là d'où nous l'avons extrait, les gisements épuisés de pétrole ou de gaz. Car l'extraction de pétrole ou de Gaz de notre sous sol revient à remettre en circulation du carbone piégé il y a des millions d'années dans ces gisements sous forme d'hydrocarbures liquides ou gazeux. Hydrocabures qui ,en brulant, rejettent par combustion avec l'oxygéne de l'air, le fameux CO2 dont la concentration croissante provoque le réchauffement climatique.

Stocker du CO2 dans des gisements souterrains pétroliers ou aquifères peut paraitre simple mais pose en réalité des quantités de questions sur l'étanchéité de ces reservoirs, leur tenue dans le temps , les méthodes de réinjection et leur cout. Le projet Castor a identifié quatre sites et reservoirs dans lesquels on pouvait développer les techniques et effectuer les études de risques indispensables.

Le premier est un gisement pétrolier offshore situé en Mediterrannée, au sud de Barcelone et opéré par la société pétrolière espagnole Repsol. il se situe par 2500 m de fond et est en fin d'exploitation.Par contre il est proche de la raffinerie de Tarragone qui produit tous les ans 500 000 tonnes de CO2. L'idée est donc de le transformer, à terme en reservoir de CO2. Le projet Castor permettra de définir les meillleures pratiques de réinjection et d'en évaluer les couts.

Le second est un gisement de Gaz onshore( à terre) situé en Autriche et exploité par la société Rohoel AG. Il est situé à 1600 m de profondeur, presque vide de gaz. Les sources de CO2 après captation pourrait êtere une usine à papier proche qui émet 200 000 tonnes de CO2 par an et une usine d'engrais qui en émet 100 000.Le tarbsport du CO2 pourrait s'effectuer par camionnage.

Le troisiéme est une reservoir aquifère situé en dessous d'un champ pétrolier en offshore au large de la Norvège le champ de Snohvit.Il est opéré par Statoil qui a obtenu l'autorisation d'injecter du CO2 , obtenu par séparation de la production de gaz de Snohvit, dans le réservoir aquifère qui est situé  à une profondeur de 2500 m.Il est prevu d'y injecter  75000 tonnes de CO2 pendant 20 ans

Enfin le dernier est un champ gazier offshore situé au large de la Hollande.C'est Gaz de F'rance qui a commencer à y injecter du CO2 depuis 2004 au rythme de de 30 000 Tonnes an pour en augmenter la récupération du gaz existant dans le reservoir. Au fur et à mesure de l'épuisement progressif du champ il est prévu d'y stocker jusqu'à 400 000 Tonnes /an à partir de 2006.

L'ensemble de ces études sur le captage au sortir des chéminées d'usines et le stockage dans des reservoirs dont l'inventaire en Europe est en cours devait permettre de rendre les couts globaux plus acceptables qu'actuellement et d'avoir une meilleure idée du potentiel de sequestration en volume de ces techniques.

Ne nous leurrons pas néanmoins, elles ne règlerons qu'une petite partie du problème car les émissions industrielles de CO2" captables", restent minoritaires par rapport à l'ensemble de nos émissions et les capacités de stockages sont elles aussi de taille faible par rapport à la totalité des volumes à séquestrer. Elle seront néanmoins précieuses, surtout si nous ne souhaitons pas réduire notre niveau de vie, et accepter l'inévitable recours au nucléaire. 

A suivre...