La videosurveillance gagne du terrain...

A l'occasion de l'attentat d'Al Qaida dans le métro londonien, on s'est aperçu de l'utilité de la video surveillance qui a permis à Scotland Yard d'identifier et d'arréter les poseurs de bombes rapidement. On s'est aperçu également que cela n'aurait pas été possible à Paris et que nos villes, metros et gares françaises étaient nettement moins bien équipées en matériels de surveillance de ce type. Sans doute pour des raisons culturelles importantes, l'atteinte à la liberté individuelle et le rejet de toute surveillance, et sans doute aussi pour des questions de budget.

Je me souviens d'un débat sur ce sujet à l'Assemblée Nationale et puis plus rien. Or sans qu'il en soit fait grande publicité,un certain nombre de villes de France sont soit équipées soit en cours d'équipement de surveillance. La première d'entre elle semble être Lyon dont le réseau de surveillance, qui date de 2000 et de Raymond Barre, a été renforçé par son successeur le socialiste Gerard Collomb au point que le nmbre de camèras installées atteindra les 200 fin 2007.

Marseille a fait une entrée plus modeste dans la video surveillance à partir de 2003 et de 10 cameras. Nice s'est lancée en 2002 et a désormais un parc de 188 caméras et bientôt un PC de visualisation. Strasbourg(250 caméras) offre la spécificité d'en avoir installées dans les rames de tramway et Toulouse est en train de s'y convertir pour son centre ville. Quant à Paris, j'avoue ne pas savoir où la capitale en est dans ce domaine, tant nos hommes politiques sont discrets sur ces sujets.

Les zones surveillées sont les centres villes et les transports publics dans certains cas. Le résultat en est une baisse de la délinquance, cambriolages et vols à l'arraché, de 10 à 20pct dans la zone surveillée mais avec un effet de déplacement vers d'autres zones. Le cout en est assez élévé, 4 millions d'euros les 100 caméras en moyenne, et les municipalités font parfois appel aux commerçants de la zone pour participer aux frais.

La vidéosurveillance urbaine ne constitue toutefois qu'une vingtaine de pct du marché global de la surveillance, l'essentiel étant celle des sites industriels pour 40pct et celle des centres commercaiux et des parcs d'activité pour les autres 40pct.

Vous avez peut être eu l'occasion d'en voir fonctionner un avatar nouveau dans une ville du centre de l'Angleterre sous forme d'un systeme de video surveillance équipée de hauts parleurs qui permettent de s'adresser directement et publiquement aux personnes coupables d'incivilités, du genre dépot d'ordures en dehors des poubelles, dejection canines, groupement en bandes. Le reportage présenté, assez amusant, montrait une personne rappelée à l'ordre pour un dépot d'ordure à coté d'un poubelle se hater de rectifier le tir et les habitants de la zone exprimer leur satisfaction de la plus grande proprété du quartier du fait du système. Les édiles municipaux, eux, considéraient que l'amélioration de la civilité rendait l'investissement largement rentable.

Reprimander, surtout publiquement, est toutefois un art difficile qui demande un certain doigté qui, de mon expérience personnelle, est inné chez les britanniques et dans la langue anglaise mais sans doute un peu moins repandu dans notre beau pays. Moyennant cette adaptation, il semble que cette autre utilisation de la video surveillance pour combattre les petites incivilités donne de bons résultats.

A suivre.