Le "court termisme "en question.

Enfin des voix qui se lèvent pour fustiger cette manie des analystes et des médias de juger les résultats des sociétés exclusivement sur le court terme.Comme si les impondérables auxquelles les sociétés sont confrontées dans leurs activités industrielles et commerciales étaient maitrisables au jour le jour.

Ce court termisme a plusieurs causes. L'efficacité des systèmes informatiques et comptables d'aujourd'hui qui sont capables de vous donner les résultats du mois dès le 4ème ou 5ème jour du mois suivant. La pression des médias financiers et des analystes qui attendent vos résultats pour les commenter parfois plus vite que vous mêmes. Les gestionniaires de sicav et de fonds qui les attendent pour faire leurs arbitrages avec une grande brutalité au point de générer parfois des cracks boursier immérités.

C'est dire que la gestion des entreprises en est à l'heure du court terme souvent au détriment du long terme et de la création de valeur pour l'entreprise et l'actionnaire .Pourtant de nombreuses critiques ont été faites contre ce court termisme qui rend les marchés extrèmement volatils, suscitent des comportements "médiatisants" des dirigeants et leur prend un temps considérable qu'ils pourraient utilement passer à mieux gérer leur entreprise.

C''est l'Europe qui étaient en tète de ce mouvement de critique de ce court termisme avec l'exemple de la société Porsche qui avait refusé de se plier aux exigences de la Deutsche Borse pour diffuser des résultats trimestriels. Ce sont maintenant les Etats Unis qui prennent le relai avec le rapport du Think Tank, Business Roundtable, qui révèle que 8 directeurs financiers sur 10 trouvent ridicule l'émission de résultats trimestriels et souhaiteraient même les supprimer. Car d'après eux, la nécessité de presenter de "bons" résultats tous les trimestres ont des effets pervers en reportant certains projets ou en repoussant certaines dépenses utiles sur le long terme.

Leur rapport suggère certaines propositions pour améliorer ce court Termisme. Supprimer les prévisions de résultats trimestriels, tout d'abord, indexer les salaires des dirigeants sur les projets de long terme et expliquer davantage les faits marquants du trimestre passé et les tendances du marché plutôt que d'en tirer immédiatement des plans de résultats sur la comète.

L'Europe a déjà émis une directive pour enrichir l'information financière qui a été convertie en droit français en 2005 mais attend toujours sa mise en application par l'Autorité des Marché Financiers.

Il est un autre domaine dans lequel le court termisme est encore plus marqué, cest celui de l'information politique pour laquelle la pression médiatique est encore plus forte ( de quoi les journalistes pourraient ils bien nous parler sans la complaissance des politiques?). Espérons qu'un jour ils apprendront aussi à travailler sur le long terme. Nous aurons peut être alors moins de beaux parleurs et plus de réalisateurs dans notre personnel politique...