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CaDerange
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1 septembre 2006

Patriotisme économique: Et sil était universel?

Après le patriotisme économique en France puis en Espagne dont je vous ai parlé dans un message du 7 Mai 2006, en voiçi deux autres exemples qui se presentent dans deux autres nouveaux pays.

L'Italie tout d'abord, pourtant maintenant dirigée par Romano Prodi, l'ancien Président de la Commission de Bruxelles et donc à ce titre fervent supporter obligé de la construction d'une Europe sans frontière, qui vient d'exprimer son patriotisme économique dans l'affaire de la prise de controle du gestionnaire d'autoroute Italien Autostrade par son alter ego espagnol Abertis. Ce qui deplait aux autorités italiennes, c'est que c'est l'espagnol qui prendrait le leadership de la société résultante et que le siège en serait implanté à Barcelone.

Alors comme dans les cas français ou espagnols précédents, on cherche dans les possibilités légales les moyens de bloquer la fusion. Pour l'Italie c'est une loi obscure qui interdit la présence d'une société de travaux publics dans la société autoroutière sous prétexte de risque de conflit d'interêt qui est mise en avant.Et bien entendu c'est pour défendre l'interêt national que l'on s'y oppose.Bien entendu, comme dans l'affaire hispano-allemande Endesa/E.ON  précédente, la Commission de Bruxelles a demandé des explications officielles. A suivre donc...

Le deuxième exemple - et c'est plus surprenant- concerne la Chine et la levée de bouclier des concurrents chinois de Supor, la société de petit electroménager dont le Français SEB doit en principe prendre le controle très bientôt.Ses deux concurrents Double Happiness et ASD ont présenté une demande commune aux autorités chinoises de ne pas autoriser la prise de controle.Ils craignent un envahissement de leur marché par la gamme très large des produits SEB.

D'autres prises de controle se heurtent en ce moment au même scepticisme de l'opinion publique et des autorités sur l'utilité de telles prises de controle. C'est le cas de INA, premier fabricant mondial de roulements et allemand dans sa tentative de racheter Luoyang Bearing et du fond d'investissement américain Carlyle dans sa tentative de prise de controle de la firme de BTP Xugong Group construction Machinery. La aussi , les autorités font une enquète qui risque de déboucher sur des obstacles législatifs.....

Et si le Patriotisme économique était une des rares choses universelles?

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Commentaires
C
« PATRIOTISME ECONOMIQUE »… <br /> Patriotisme, voilà bien un mot passé de mode. Tentative de « come back », sortie des cartons, coup de plumeau, et accolé à « économique », coucou, le revoilà… Bof… Pas de quoi se mettre au « garde à vous »… <br /> Restons dans un premier temps sur son sens originel : il n’est pas contestable que nous ayons eu à souffrir de diverses visions hégémoniques et de divers impérialismes plus ou moins belliqueux, souvent plus que moins… 1870, 1914, 1939… Bien sur, il ne faut pas oublier… Evidemment, en s’arrachant de la barrière temporelle, avec empathie, pleurons sur le malheur de ces générations… Mais comment sommes-nous sortis de cette haine à répétition ? Comment cette chronique d’une haine séculaire a-t-elle trouvé son épilogue ? Par la construction européenne ! Qui s’en plaindra ? Saluons les femmes et les hommes politiques, de gauche comme de droite, de ce côté du Rhin comme de l’autre qui depuis maintenant 60 ans œuvrent en ce sens. 60 ans de paix à l’intérieur de l’éxagone… Qui s'en plaindra ? Un peu d'histoire : A partir de Vespasien, au premier siècle de N.E., la Gaule, en s’engageant profondément dans le monde romain a connu un siècle de paix. Qui pourrait ne pas souhaiter la même chose aujourd’hui ? <br /> Revenons à notre sujet : Si je dis à mes enfants de ne pas fumer tout en ayant une « clope au bec », je ne suis pas crédible… Patriotisme économique : n’est-ce pas quelque part un peu la même chose ? Car en même temps les exportations françaises sont souhaitées et encouragées tout comme le sont les investissements étrangers sur notre territoire. Si l’on souhaite voir se développer ce double mouvement et aussi nos productions achetées à l’extérieur du pays, il est difficile de tenir la position qui consiste à dire à l’étranger « achètes mes produits mais moi, je n’achèterai pas les tiens »… Il risque fort lui aussi de vouloir se replier… Et il n’y aurait au final à ce petit jeu que des perdants… <br /> Là aussi, la construction européenne est à envisager ! Un exemple (que j'ai rencontré en tant qu'Administrateur URSSAF) : les entreprises françaises de fonderie ont du il y a 10 / 15 ans abandonner les fours thermiques trop polluants au profit de coûteux fours électriques. Aujourd’hui, elles sont gravement menacées par la concurrence des « Pays de l’est » qui sont héritiers de la culture soviétique : La pollution on s’en fou ! Les fours thermiques y sont toujours en activité… Il s’agit là (aussi…) d’une scandaleuse concurrence déloyale. Mais ce n’est pas avec moins d’Europe qu’elle disparaîtra et que ces fours deviendront propres, c’est au contraire avec plus d’Europe sociale, plus d’Europe syndicale, plus d’Europe environnementale ! <br /> <br /> Il est légitime d’affectionner le village, la ville où l’on est né. Mais cette tendresse ne se double pas d’un regard négatif envers ceux se trouvent à l'autre extrémité du pays, ni d’une intention de les spolier. Et, fort logiquement, nous ne souhaitons pas non plus être victime de tels agissements. De la même façon il est légitime d’aimer la France et la culture française. Cela n’est pas contradictoire avec le fait d’avoir une conscience européenne car l’Europe n’est pas un reniement de soi-même mais un élargissement, un enrichissement. Sans courir après des fantasmes (pensons au flop de l’Espéranto) il est temps de mettre de côté les discours à sens unique, et le patriotisme économique en relève, pour penser européen ! Pas pour parler de « patriotisme économique européen » car l’Europe n’est pas une patrie. Mais une mosaïque de. Parlons plutôt de protectionnisme élevé au niveau de l’Europe.<br /> COLPIN Didier
CaDerange
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