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CaDerange
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24 janvier 2006

Tentative de Meurtre à Etampes: Tout est normal !

L'inspection de l'Education Nationale a enquété en urgence sur l'affaire d'Etampes et en a conclu qu'il n'y avait eu aucune faute de la part de l'administration et en particulier du rectorat, du proviseur et des inspecteurs/trices.

Conclusion, on peut poignarder un professeur dans un établissement de l'Eduction Nationale sans qu'il n'y ait rien d'anormal. Accessoirement cela veut dire aussi qu'on peut entrer armé dans nos établissements.

Pour avoir eu une épouse enseignante dans la même matière que l'enseignante poignardée à Etampes, je peux témoigner que les menaces, les chahuts,les élèves indisciplinés, arrogants, injurieux parfois envers les enseignants sont monnaies courantes. Plus la matière est considérée "sans ou à faible importance", plus le chahut, ,les indisciplines et incivilités sont importantes.

Comment tenir sa classe dans ces conditions? Eh bien il ne faut guère compter que sur soi même. Si vous avez un forte personalité qui vous permette de vous défendre face aux agressions, si vous avez le talent d'arriver à intéresser vos élèves dans une matière " sans importance" mais qui offre un interêt ludique aux élèves, vous pouvez arriver à vous en sortir. En particulier si vous savez négocier les deux premières semaines de cours et installer votre autorité.

Si par contre vous êtes un peu timide , nouveau dans le métier et l'établissement, et que vous vous trouvez dans une zone difficile comme il y en a beaucoup, vous pouvez vous retrouver livrés à vous même. Et là quand vous cherchez de l'aide, force est de constater que vous n'en trouverez pas beaucoup. Vos collègues ont leurs propres problèmes, vous donnerons quelques conseils mais ne sont pas présent dans votre classe. Le Surveillant Général a disparu et la discipline est passé au fil des ans à la trappe au profit du "il est interdit d'interdire" de mai 68.

Il reste un élément important qui est le principal du collège dans lequel vous exercez. Lui peut vous aider s'il en a le temps, le désir et le courage. Car il est connu que d'un principal au suivant, l'ambiance d'un collège peut basculer d'un collège bien tenu et sous controle à un collège permissif et pagailleux. Les enseignants sont d'ailleurs toujours un peu anxieux lorsqu'ils savent que le principal doit être remplacé.

Le seuil de ce qui est considéré comme injurieux a beaucoup évolué au fil des ans, en particulier en zone sensible,et des expressions à forte connotation sexuelle ou des gestes sexuellement explicites sont devenus parfaitement tolérés à l'école.

Un autre tabou qui existe dans les établissements et l'Education Nationale est le syndrome du " tout va bien chez nous" qui empèche de rendre compte de certains types d'incidents, en particulier vis à vis de la hierarchie ou eventuellement des forces de polices, qui sont "persona non grata" dans les établissements. Sans doute une réminiscence pèle mèle de la liberté estudiantine du Moyen age, de la mythologie libertaire de Mai 68, et de la prédominance de la culture syndicalogauchiste qui rejette le recours aux autorités policières et judiciaires.

On en arrive ainsi globalement à la création de zones de non droit dans nos collèges dans lesquelles les responsables des établissements préfèrent protéger la réputation de l'établissement au détriment parfois de la protection de leurs personnels!

Pourtant, la gestion de son personnel est une des taches les plus nobles et les plus importantes de toutes celles d'un chef d'établissement...

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CaDerange
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