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CaDerange
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28 juillet 2005

Marges arrières et prix élévés:Quand les députés s'occupent de commerce!

Je voudrais revenir sur un sujet qui réapparait de temps en temps dans les médias, souvent d'alleurs à l'Initiative de Michel Edouard Leclerc, qui est la fameuse loi Galland qui pour moi est l'archétype de ce que nos députés devraient s'abstenir de faire, considérant leur méconnaissance du commerce.

Tout d'abord un mot sur l'attitude des Pouvoirs publics à l'égard des Grandes Surfaces.La Grande Distribution a été pendant des années le chouchou de notre administration pour la bonne raison qu'elle aidait à controler l'inflation et à faire baisser les prix.Sans compter qu'elle créait des emplois. Tout au moins tant que l'on ne parlait pas de ceux qu'elle detruisait en parallele.

Et puis , l'inflation ayant baissé, le vent se mit à tourner, on s'aperçut qu'en même temps qu'elle prenait de l'importance elle detruisait le petit commerce, qu'elle pressurait les petits producteurs au maximum et également qu'elle avait réussi à enlaidir considérablement la periphérie de toutes nos villes tout en désertifiant les centres villes.On s'aperçut également que toute à leur lutte fratricide pour gagner des parts de marché, les Enseignes flirtaient en permanence avec la vente à perte.L'une des armes de leurs services achat pour mieux assservir les producteurs, petits ou grands, était les fameuses marges arrières qui ne sont rien moins que des redevances payées par les producteurs en paiement de certains services plus ou moins "bidon" comme les primes de coopération commerciales, prime de gondoles, de fin d'année etc.Tous systèmes bien connu du commerce qui s'intègrent de toute façon pour l'acheteur dans son calcul du prix de revient final du produit et qui permettent pour le vendeur de différencier ses prix d'un client à l'autre en fonction des volumes d'engagements, des rélations historiques avec tel ou tel client et de l'habileté des uns et des autres à bien négocier.Toutes choses parfaitement légales mais que notre philosophie d'obédience administrative, socialiste et égalitaire a de la peine à supporter.

Car qu'est ce que la négociation commerciale si ce n'est l'art de faire des prix différents à vos clients en fonction justement de cette équation, volumes achétés,qualité de la relation, et habileté des négociateurs?Alors que le rève de nos administrations et politiciens est celui du même prix pour tous, petits ou grands, habiles ou mauvais négociateurs.L'extension du prix régulé et fixé par l'Etat à l'ensemble des produits du marché!

Moyennant quoi, sous le pretexte de protéger les petit commercants ou fournisseurs, on inventa la loi Galland qui d'une part reconnaissait les fameuses marges arrières,empechait les grandes surfaces d'en tenir compte dans leurs prix de ventes et donc etait censé permettre aux "petits" d'avoir de prix plus compétitifs.Et définissait la notion de" vente à perte" ou de "prix minimal autorisé" qui excluait la prise en compte des marges arrières

Le résultat en fut que les prix augmentèrent et que les marges arrières, que la grande distribution au contraire développa jusqu'à des pourcentages du prix officiel exhorbitants, se transformèrent automatiquement en bénéfice.Et que le régime de liberté des prix censé être le nôtre en prit un sacré coup.

Le petit commerçant continua a souffrir et a survivre modestement, tant il est vrai que la concurrence Grande Surface/Petit Commerçant ne peut se faire sur le prix-mathématiquement plus élevé chez le petit commerçant- que sur d'autres aspect du service au client comme la proximité du magasin,l'amabilité du commerçant, les services annexes(livraison, crédit) etc.

L'heure étant à nouveau à la baisse des prix et à son corollaire le pouvoir d'achat, nos pouvoirs publics se remirent donc à l'ouvrage par la persuasion forcée comme l'épisode Nicolas Sarkozy, puis par la remise sur le tapis de la révision de la loi Galland.La protection du "petit" devenant alors négligeable.

Nos Députés, Senateurs et ministres ont donc remis l'ouvrage sur la table et ont accouché d'une énième reforme qui prendra effet au 1er Janvier 2006 dans laquelle la mesure la plus emblématique est de limiter les marges arrières à 15pct maximum.Après de long débats dans les deux assemblées pour savoir si cette limitation devait être de 20, 15 voire 10pct! C'est dire l'importance de la chose.

Suite de l'aventure debut 2006 pour voir l'effet qu'aura tout ce temps passé pour légiférer et controler, encore et toujours, ou en corollaire de voir combien de temps il faudra à l'inventivité des services commerciaux ou achats des producteurs et acheteurs pour trouver une parade.

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