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CaDerange
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15 février 2005

A quoi jouons nous avec Bruxelles?

Le sauvetage d'Alstom par l'Etat est revenu dans l'actualité parce qu'apparemment, le gouvernement Français n'a pas rempli les engagements qu'il avait pris pour obtenir l'aval de Bruxelles à la renationalisation partielle d'Alstom.

Je passe sur les engagements à remplir par Alstom sur les cessions de certains actifs et l'obligation de nouer des partenariats avec d'autres sociétés (en clair, Siemens).Par contre ceux pris par le gouvernement Français portent sur des obligations normales que nous aurions du remplir et que de toute évidence nous ne nous pressions pas de mettre en oeuvre. Il s'agit d'actions pour ouvrir notre marché à la concurrence, dans un cas en mettant en place la directive sur les marchés public pour ouvrir ceux de l'eau, de l'énergie, des transports et des services postaux, dans l'autre cas en mettant en place une agence de sécurité ferroviaire pour permettre aux nouveaux arrivants sur le marché du fret ferroviaire de venir concurrencer le fret SNCF après certification par cet organisme.

Vous noterez que cette ouverture de marché a trait à tous les services publics socialement sensibles , c'est à dire l' EDF, la SNCF et la Poste. Dans tous ces cas l'attitude de la France a été de trainer les pieds le plus longtemps possible avant de faire quoi que ce soit. Au point que lorsque nous avons eu besoin de l'aide de Bruxelles dans le cas Alstom, Bruxelles n'a pas manqué de nous rattraper au tournant. Malgré les nouveaux engagements pris, six mois plus tard  nous continuons obstinément à trainer les pieds

Je trouve tout d'abord que d'en arriver à se faire prendre en faute comme un gamin de 15ans, ce n'est pas digne de la France. Ensuite, l'attitude d'entériner lors des conseils des Presidents, les orientations globales de l'Europe dont on sait qu'elles sont d'inspiration libérale et de faire tout pour ne pas les mettre en oeuvre, une fois rentrés à Paris, est choquante et demontre à l'évidence que nous ne sommes pas aussi Européen que nous voulons bien le dire et que notre philosophie très ancrée est toujours celle d'un pays régalien opposé à laisser jouer les forces du marché.. Enfin, nous voyions apparaitre une fois de plus le manque de courage de nos hommes politiques faces aux féodalités de nos services publics.

Il se dit à Bruxelles que la France est le partenaire Européen le plus difficile de part sa propension à toujours s'abriter derrière Bruxelles- le "c'est pas moi c'est Bruxelles" bien connu- et a par contre toujours vouloir être considéré comme le partenaire de référence - l'esprit gaulois que l'on nous reproche- alors que nous en sommes l'élève le plus indiscipliné. Quand je voie ce genre de comportement, je comprends l'image déplorable que nous nous sommes forgée auprès de nos partenaires Européens.

Messieurs nos politiques, un peu de courage et de respect pour le grand pays que vous representez.      

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CaDerange
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