Ferroviaire: La Deutsche Bahn soutient la SNCF.

Je vous avais fait part, dans mon message du 10 mars sur la situation du ferroviaire français, des options qui se présentaient à nos gouvenants pour arrêter l'hémorragie d'argent qu'elle a constitué depuis trente ans au détriment du contribuable et permettre l'institution d'une véritable concurrence sur le réseau français comme c'est la volonté affichée de l'Union Européenne.

Curieusement, dans le même temps, la Deutsche Bahn, l'homologue allemande de la SNCF, s'est exprimée sur ce sujet à l'occasion de l'ouverture d'une ligne commune Francfort Marseille.,via la nouvelle ligne à grande vitesse Rhin-Rhone.Or, il y a encore peu, les deux sociétés se considéraient comme des concurrentes pour le leadership sur le rail européen. Que s'est il passé depuis?

Elles se sont sans doute rendu compte qu'il y avait plus à gagner à travailler ensemble qu'à se battre alors que les problèmes techniques d'harmonisation des matériels, des réseaux  et des signalisations nécessiteront la coopération complète des deux géants européens, et qu'après tout elles n'étaient que deux à pouvoir briguer ce leadership face à des opérateurs britanniques éparpillées, des petites sociétés ferroviaires dans les pays plus petits,et deux sociétés seulement vraiment en concurrence avec les deux mastodontes, en Espagne et en Italie, mais une taille en dessous et situées au fin fond du continent européen.

Il valait mieux donc coopérer que se battre. D'autant qu'elles ont un problème en commun. Elles sont en effet dans la même situation face à Bruxelles, désireuses de conserver leurs réseaux ferroviaires et leur gestion contre l'option bruxelloise de la séparation patrimoniale des réseaux et des opérations de transport de passagers et de fret.Deutsche Bahn est en effet propriétaire du réseau ferroviaire allemand comme la SNCF souhaiterait le redevenir du réseau français de RFF et elle est en situation conflictuelle avec la Commission de Bruxelles qui la suspecte d'abus de position dominante vis à vis de ses concurrents étrangers.

Autant donc jouer le coup ensemble. On peut imaginer, dans quelques années, que puisse se constituer une société ferroviaire franco- allemande, comme il en existe dans d'autres domaines qui soit propriétaire des deux réseaux, au coeur de l'Europe, les exploitent en commun et tachent de s'étendre vers l'est à partir de cette base là...

Un seule difficulté à prévoir, coté français tout au moins. Pour former à partir des deux sociétés une société ferroviaire commune, il faudra que les actionnaires fasse des rachats croisées des parts de l'autre compagnuie ferroviaire, la Deutsche Bahn pour l'état français et la SNCF pour l'état allemand. Et là ça risque d'être l'actionnaire le plus riche qui gagne....

Heureusement, ça prendra 20 ou 30 ans.A suivre néanmoins.     

Comments

[Sceptique]

ce serait que les "esprits" des cheminots allemands et français s'harmonisent, dans le sens de celui des allemands vers celui des français, évidemment!