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CaDerange
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15 mars 2012

Brèves de Blog ...gazières

  • Total à qui il est interdit d'explorer des gisements potentiels de gaz de schistes sur son territoire national, ne reste pas inactif pour autant. Après la Pologne et une première prise de participation dans des gisements américains avec la société américaine Cheasapeake ,il  vient de négocier une autre prise de participation de 25pct dans un autre gisement de gaz de schistes dans l'est de l'Ohio detenu par Chesapeake et un partenaire,Enervest.
    Dans le même temps, c'est la compagnie pétrolière chinoise Sinopec qui a pris une participation de 33 pct dans cinq gisements de gaz de schistes appartenant à Devon Energy et situés dans le Colorado, le Michigan,le Mississippi, la Louisiane et l'Ohio.
    Il en a couté 2,3 Milliards de dollars à Total pour cet achat et 2,2 à Sinopec pour le sien.001
    Les deux parties,"découvreurs" et pétroliers, ont des intérêts bien différents mais qui les amènent à de tels arrangements. Les découvreurs qui ont crée ce marché nouveau souffrent de l'écroulement du marché du gaz aux Etats Unis qui leur pose de gros problèmes financiers pour poursuivre leurs opérations de forage sur leurs nouveaux gisements potentiels.Ils en vendent donc des droits partiels pour financer leur nouveaux forages ou se font payer en nature comme par exemple Chesapeake et Enervest qui ont inclus dans leur transaction le financement par Total de leurs nouveaux puits pendant 7 ans ou 1,63 milliards de dollars, soit pas loin de 300 forages sur les deux premières années!
    Les pétroliers traditionnels,eux, voient soudainement s'ouvrir un nouveau marché, celui des gaz de schistes dans lesquels ils n'ont jamais investi et ne disposent d'aucun permis d'exploration non plus que de la technologie pour y forer des puits et plus tard les exploiter. Or la technique utilisée (forages déviés et fracturation de la roche mère) demande un vrai savoir faire pour les exploiter dans des conditions environnementales satisfaisantes que les pétrolierts traditionnels ne possèdent pas ou peu. Une chose est certaine néanmoins. Comme vous voyez sur la carte ci contre concernant les Etats Unis, les gisements potentiels couvrent de très vastes surfaces dans de très nombreux pays du monde. Les gaz de schiste ont ainsi été promu au rang de produits stratégiques chez de nombreux pétroliers et pour eux, il "faut donc en être", à n'importe quel prix et dans n'importe quel pays qui veut bien les accueillir.
    Dernier point, certain de ces gisements contiennent des volumes de liquides pétroliers ( les condensats) significatifs, jusqu'à 30 ou 40 pct. La décote sur le prix du gaz ne s'applique dans ce cas qu'au 2/3 des volumes extraits 
  • Coté Russe de la mer de Barents,c'est le démarrage de la mise en production du  gisement gazier de Chtokmann qui contient 3700 milliards de m3 ou 20 000 milliards d'équivalent barils de réserves qui prend du retard.Les partenaires, Gazprom( 51pct), Total(25pct) et désormais Statoil, apppelé à participer par Gazprom pour son savoir faire dans les conditions climatiques très dures de la mer de Barents, butent sur les avantages fiscaux qu'ils attendaient pour rentabiliser un projet à 15 milliards de dollars.
    L'Etat russe et Vladimir Poutine seraient d'accord sur le montant de ces avantages, mais c'est Gazprom qui négocie et est apparemment un plus difficile négociateur, alors que ce n'est pas son argent. Curieux non?
  • Autre eldorado gazier dans le monde l'Australie qui a déjà donné lieu à des projets pharaoniques comme l'usine de liquéfaction flottante dont j'avais eu l'occasion de vous parler dans un message du                            .
    On y assiste à une floraison de nouveaux projets plus pharaonesques les uns que les autres. Les raisons en sont multiples. D'abord l'existence de nombreux gisements et de zones potentiellement riches en gaz mais non exploitéees jusqu'à encore récemment comme la mer de Timor. Ensuite une demande locale de plus en plus forte du fait de la croissance économique de l'Asie du Sud Est et du virage brutal du Japon vers le gaz à la suite de la catastrophe de Fukusima qui a eu pour conséqunce l'arrêt quasi total des centrales nucléaires japonaises.002
    La production actuelle de GNL, gaz naturel liquéfié, de l'Australie, premier exportateur mondial est de 20 millions de tonnes soit 10pct du volume mondial.L'Australie et les participants à cette ruée vers l'Or blanc gazier est de les porter à 100 millions de tonnes en 2020! Pour celà il faut en monter des projets, construire des usines de liquéfaction, installer des gazoduc et constuire des méthaniers.
    Premier partant, Shell qui a confié au français Technip l'ingéniérie de la fameuse usine de liquéfaction embarquée. Le but est de pouvoir exploiter des champs gaziers de taille limitée ou trop éloignés des côtes pour que leur exploitation soit rentable.C'est le bateau usine qui dans ce cas se déplacera sur le site du champ gazier pour l'exploiter avant de...passer au champ voisin. Ca s'appelle le projet Prélude et ça a été approuvé par les autorités australiennes. Reste à construire les fameux bateaux usines qui font quand même 500 m de long, ont une surface de quatre terrains de football, et pèsent 600 000 tonnes.
    Autre projet pharaonesque, celui à 34 milliards de dollars baptisé Ichtys, monté par le japonais Inpex à 75 pct et le français Total pour le restant dont l'objectif est de fournir 10pct des importations (actuelles) du Japon. Le gisement lui même est situé au nord ouest du continent australien à 900km à l'ouest de Darwin et est censé contenir 3 milliars de de barils d'equivalent petrole. Il sera exploité classiquement par des plateformes qui seront reliées à un gazoduc de 900 km de long qui les reliera à une usine de liquéfaction qui sera construite sur la terre ferme du coté de Darwin.Les travaux commencent juste et dureront jusqu'en 2017.  
    Les australiens sont bien entendu très présent sur leur territoire. Santos a trouvé du gaz sur le permis dit Bonaparte à l'ouest de Darwin. Pour l'exploiter, il s'est associé à... GDF Suez. La décision d'investissement devrait être prise d'içi fin 2014. Le passage à proximité du gazoduc Inpex/Total devrait d'ailleurs peut être aider à  ce qu'elle soit positive.
    Pour memoire le projet Gladstone dont je vous ai parlé dans un message du 7 janvier 2011 et qui vise à exploieter des gisements de charbons pour produire avec...du gaz bien sur. Total y est associé à l'Australien Santois et au pétrolier malaisien Petronas.Un projet à 15 milliards de dollars qui à partir de quatre mines de Charbon dans le Qeensland prévoit de produire du gaz qui sera transporté par gazoduc jusqu'au port de Gladstone à 400km où seront contruit deux usines de liquéfaction et un port méthanier pour finalement exporter le gaz liquéfié dans toute la zone Asie Pacifique
  • Exporter du gaz liquéfié c'est bien beau mais à l'arrivée, il faut regaséifier le dit gaz  qui arrive sous forme liquide pour le réinjecter dans les réseaux de distribution de gaz003 jusqu'au consommateur final. C'est ce à quoi va servir le terminal gazier de Dunkerque dont vous avez beaucuop entendu parlé au moment de la fermeture de la raffinerie des Flandres à Mardyk par Total comme d'un point de chute possible pour les licenciés de Mardyk. C'est d'ailleurs cette possibilité de reclassement qui a poussé Total à prendre une participation de 10pct dans un projet initialement méné par EDF(65pct) avec le belge Fluxys(25pct).
    Depuis qu'EDF a du se séparer de GDF, il a perdu en effet toutes ses ressources gazières et doit donc se trouver des ressources nouvelles pour pouvoir concurrencer GDF Suez qui a un quasi monopole dans la distribution de gaz jusqu'au client final.
    D'où ce projet de création d'un terminal gazier qui viendra s'ajouter aux trois déjà existant en France à Montoir de Bretagne ( St Nazaire) et des deux unités de Fos sur Mer.
    Le terminal est prévu pouvoir recevoir, traiter, stocker et réinjecter 13 milliards de m3 par an soit 20pct de la consommation française annuelle.. Le nom de la société est Dunkerque LNG et le montant de l'investissement 1 milliard d'euros auquel se rajouteront des installations portuaires pour 150 millions et le raccordement au réseau pour 110 millions supplémentaires.Sans compter un gazoduc de 80 km vers Zeebrugge en cours d'étude.
    Le terminal utilisera les eaux chaudes en provenance de la centrale nucléaire de Gravelines voisine et disposera de capacité de refroidissement en provenance du gaz refroidie à -163°C pour lesquelles elle cherche encore une utilisation.
    Le chantier est prévu durer deux ans, employer 1200 personnes pendant la construction puis revenir à un effectif stable de 80 personnes        
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Commentaires
S
Il n'y a pas que nos industries manufacturières qui se délocalisent, mais aussi nos gaziers et nos pétroliers, qui se placent dans le monde, chassés qu'ils sont de notre intouchable hexagone, promu musée de l'obscurantisme militant. Nous ne voulons que le gaz à tous les étages, et du carburant pas trop cher à la pompe. Mais qu'on ne nous dise pas d'où il vient!<br /> <br /> Bravo et merci pour cet épluchage de l'information spécialisée.
CaDerange
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