Absence de régulation: Et maintenant les gaz de shistes...

Je vous avais signalé, dans un message du 20 juin 2010, le grave défaut de régulation qui avait causé, à mon sens, le désastre du subprime et la crise économique qui s'en est suivi et dans le domaine de l'exploitation pétrolière l'absence de régulation ou le laxisme des autorités américaines pour établir et faire respecter des règles dans les exploitations off shore grande profondeur qui ont "permis" la catastrophe de la plate forme Deepwater Horizon.

Le même laxisme semble se répéter pour un nouveau domaine de l'exploration pétrolière, celui des gaz non conventionnels ou encore gaz de shistes. Cette nouvelle forme d'exploration pétrolière consiste à fracturer la roche sous terre par pression hydraulique,-ce que l'on appelle en anglais le "fracking" -,pour permettre d'en extraire le gaz pîégé dans les shistes.Pour ce faire, on "tire" à grande profondeur un mélange d'eau, de sable et de certains composés chimiques dans les formations rocheuses ce qui permet la libèration du gaz piégé.

La technique, développée par les compagnies indépendantes dans les dernières années a permis aux Etats Unis de devenir le premier producteur de gaz mondial et ces gaz non connventionnels représentent désormais 50 pct de la production américaine. Ce sont pas moins de 20 000 puits de cette nature qui ont été ainsi forés aux Etats Unis dans les dix dernières années.

L'ennui, c'est que la dite technique n'a pas que des avantages.Un film récent appelé Gasland montre que l'on peut littéralement "allumer le gaz" qui sort ...du robinet d'eau !  Un autre résident du Texas qui se trouve habiter au dessus d'un gisement reporte avoir vu sortir de son robinet d'eau un produit chimique provenant vraisemblablement du fracking.En principe, ce fracturage hydraulique se fait à grand profondeur et bien en dessous des nappes phréatiques.

L'EPA, Environmental Protection Agency commence à s'en préoccuper,mollement d'après les plaignants, en organisant des réunions publiques sur le sujet. Il est vrai qu'aux Etats Unis la réglementation dans ce domaine est une responsabilité des gouvernements  des états et pas du système national. Il est vrai aussi que, au niveau national, le fracturage hydraulique a été autorisé dans le cadre du Safe Drinking Act de la loi sur l'énergie de 2005.L'EPA a néanmoins initié une étude sur les effets du fracking sur les eaux souterraines dont les résultats sont prévus être rendus publics fin 2012.

Comme le pétrole off shore, le développement des gaz de shistes est crucial pour satisfaire les besoins d'énergie des Etats Unis et son développement industriel. C'est également un moyen de réduire la dépendance économique du pays d'approvisionnements extérieurs.Reste à assurer que le cadre réglémentaire dans lequel il s'effectue permet de respecter la nature et de protéger l'approvisionnement en eau des populations.Comme le dit l'un des membres d'ue association de Fort Worth au Texas: " Quand l'EPA va t elle arréter de faire des réunions et va t elle commencer à retrousser ses manches".

La recherche dans le domaine des effets de ce fracturage hydraulique est d'autant plus importante que l'exploration de gisements de gaz non conventionnels est en train de s'étendre au monde entier dans notre quète sans fin d'énergie. C'est le cas au Canada, en Chine( où Obama et Hu Jintao ont annoncé une Inititaive Américan Chinoise sur les ressources en gaz de shistes) et même en Europe où la Pologne a lancé un appel d'offre pour des permis d'exploration de gazs de shistes.Le problème est donc susceptible de nous interpeller à court terme.Alors, Bruxelles on bouge?