Agences de notation:Cassons le thermomètre!

C'est curieux comme l'avis des hommes politiques sur un sujet quelconque peut changer brutalement suivant que cet avis est en leur faveur ou au contraire les gènent!

Ainsi en est il de la critique des fameuses Agences de notation Standard and Poor's, Moody's et Fitch auxquelles on a reproché,à juste titre, de n'avoir rien vu venir de la crise économique et financière de 2008. Et effectivement elles avaient très bien classé nombre de fonds de placement et de sociétes financières lourdement impliquées pourtant dans les crédits subprime et avaient totalement sous estimé le risque lié à leur dissémination dans le monde. Quand aux banques pourtant hautement considérées par ces institutions comme Bear Stern ou Lehmann Brothers, elles ont disparu avec de très bons jugements sur la qualité de leurs activités.

Et nos politiques de s'indigner immédiatement sur l'absence de sévérité de ces agences dans leur évaluation des risques et sur leur péché originel, le fait d'être payées par les dites sociétés financières pour établir leurs notations ou celle de leurs fonds plus ou moins spéculatifs.C'est bien simple, elles furent clouées au pilori pour avoir en quelque sorte généré la crise comme si c'était le thermomètre qui avait généré la fièvre!

Et puis changement de décor, les dites agences qui traditionnellement émettaient des notations sur les dettes des états souverains sans qu'elles changent pendant des années, ont commencé à indiquer leurs inquiétudes sur les dettes de certains d'entre eux et ont fini par dégrader la notation de ces états dont tout le monde savait que leur situation était critique. Et là crime de haute majesté pour nos hommes politiques, en dégradant la note grecque, puis la note du Portugal et de l'Espagne, les agences de notation ont provoqué la chute de l'euro et des bourses mondiales. Madame Lagarde est ainsi monté au creneau pour fustiger publiquement l'action de ces agences, puis ensuite Madame Merkel pour demander à ses collègues la création d'une agence européenne de notation qui puisse juger de la situation des états à l'aune du modèle économique et social de l'Union Européenne! Une idée qui rejoint celle de Nicolas Sarkozy de juger de notre santé économique, non plus par le PIB, mais par un cocktail d'indicateurs du bonheur des peuples que nos politiques dirigent.

Ce faisant, elle réclame en fait que ce soient les états, ou des personnes payées et controlées par ces états, qui jugent de leur santé financière et économique. La meilleure manière de cacher ou de réserver à un petit groupe d'initiés la situation réelle des états et ce faisant, c'est vrai, d'éviter l'apparition de crises brutales très déstabilisantes comme c'est le cas en ce moment.

En d'autres termes: "Dormez tranquilles, bonnes gens, nous nous occupons de tout" !!!  Il y a pourtant une autre méthode que nos dirigeants, à l'exception de ceux de l'Allemagne, ont oubliés depuis trente ans: "Gerer en bons pères de famille". Mais voila en démocratie, jamais vous ne serez réélu en gérant en bons pères de familles...