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CaDerange
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12 février 2010

Grèce:Vers les limites de l'Euro...et de l'Europe?

Les débats sur comment assurer la survie financière de la Grèce montrent les limites de notre monnaie commune, l'euro et au dela celle de l'Union Européenne. Des limites qui sont liées au laxisme dont a fait preuve l'Europe en n'assurant pas le respect du traité de Maastricht sur les limites de déficit des budgets des pays membres et en n'assurant pas le controle des chiffres fournis par les états puisque, apparemment, les chiffres grecs étaient truqués depuis l'adhésion de ce pays à l'Union Européenne!

Nous avons compté, comme en ont l'habitude nos hommes politiques, sur la bonne santé financière permanente non seulement des pays qui portaient la création de l'Euro, Allemagne et Pays Bas en tête, mais aussi sur celle de tous les petits pays à situation et monnaie douteuse que nous avons accepté dans l'Union après en principe un période probatoire alors que, dans la réalité, ces pays étaient déjà en quasi faillite. Comme la Grèce, le Portugal, la Roumanie, la Bulgarie et les pays baltes. et encore, peut être la liste n'est elle pas exhaustive.Le tout sans mettre en place les moyens de s'assurer que la politique budgétaire de ces pays, qui devaient en principe, au titre du traité de Maastricht, converger avec celle des pays qui assurent l'orthodoxie financière de l'Union, suivait bien les désidérata communs

La crise étant passée par là, nous voici avec un seul pays aux finances saines, l'Allemagne, peut être les Pays Bas et tous les autres à des niveaux divers de déficit budgétaire et de dettes. Y compris la France qui est à la limite de l'acceptable et aurait sans doute du déjà dévaluer si nous en étions restés au Franc.

L'ennui c'est que l'avatar grec met en grand danger la monnaie commune ce qui a les avantages et inconvenients à court terme de renchérir nos approvisionnements, pétrole et matières premières en particulier, mais de rendre plus facile nos exportations.Par contre il affecte la confiance dans la monnaie commune dont nous avons besoin pour attirer les investisseurs et nous faire prêter de l'argent à des taux convenables. Si nous poursuivions avec aussi peu de sérieux le suivi de la discipline budgétaire et financière des uns et des autres, c'est l'euro qui, à terme, risquerait d'éclater.

La faute à qui? Bien sur aux spéculateurs nous disent nos hommes politiques! Le marché, lui, dit que les dit spéculateurs sont en fait les fonds de placement et les fonds de pension qui gèrent les placements des salariés dans le monde entier(excepté la France) en vue de leur retraite, qui ont quitté la Grèce(financièrement) et ne sont pas prêt d'y revenir sans garantie. Franchement, vous auriez de l'argent à placer à titre personnel, iriez vous le préter à des grecs tricheurs même à 6.2pct?  Probablement non. Alors, pensez, si vous aviez la responsabilité d'un fond de pension de plusieurs milliards de dollars et de milliers d'adhérents!   

Les pays de la zone euro viennent de se réunir pour définir les mesures à prendre. Il en est ressorti un soutien "mou" à la Grèce sans engagement financier réel, ce qui est d'ailleurs interdit par le traité de Maastricht.La BCE de la même manière n'a pas le droit de racheter de la dette des états membres! Nous soutiendrons la Grèce, oui, mais sans donner des garanties que Maastricht nous interdit de donner! Pensez vous que les investisseurs et fonds de pension, vont se précipiter demain pour acheter de l'emprunt grec avec un tel soutien minimum? Bien sur que non. Mais d'un autre coté je vois mal Angela Merkel ou Nicolas Sarkozy rentrer à Berlin ou Paris pour nous annoncer avoir garanti des prêts à la Grèce pour des montants qui peuvent être considérables.

Alors il reste à court terme le FMI qui va prêter en échange d'engagements draconiens de réduction des dépenses et donc avec la perspective de troubles sociaux importants. On est sans doute très loin des promesses électorales faites par les uns et les autres pendant la campagne électorale!

Quant à l'Union Européenne, parions qu'elle va mettre en place un FME(FMI européen) pour les prochaines crises et surtout un Eurogroupe( le groupe des Ministres des Finances) aux pouvoirs renforcés qui s'assure enfin de la convergence des politiques budgétaires et économiques des pays de l'Union.Une fois de plus nos hommes politiques se sont montrés des amateurs en gestion et ont sacrifiés les intérêts de leurs peuples sans vergogne au profit de leurs petits intérêts personnels( toujours la conservation de LEUR pouvoir). Ils ont raison puisque les électeurs ne sont pas capables, dans des sujets aussi complexes, de relier la catastrophe et leurs comportements. Et que, de toutes façons, ils trouveront toujours "des spéculateurs" pour porter le chapeau de leurs propres insuffisances.

Quand l'art de la parole prend le dessus sur la compétence ... 

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Commentaires
I
Des limites bientot atteintes. Un contexte qui risque de perturber plus encore les marchés financiers.<br /> L'euro fort ne nous aura pas ete si profitable.
CaDerange
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