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CaDerange
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28 juillet 2007

France Allemagne, deux approches différentes pour luttercontre le chomage

Michelin, société française, vient de trouver un accord avec les syndicats allemands pour revenir au 39hrs payées 35 en échange d'une garantie d'emploi pour ses salariés jusqu'en 2012 dans sa filiale allemande.Ce n'est pas le premier de ces accords puisque déjà Porsche en 2005,Volswagen en 2004,Siemens en 2005 ou même Bosch en France l'ont déjà fait mais il m'a paru important à relever parce que c'est une société française qui le met en place au moment même où nous entrons en lutte, en France, contre le chomage sur des principes qui sont opposés à ceux cet accord temps de travail contre sécurité d'emploi chez Michelin en Allemagne.

Quel est la base de cette évolution des mentalités en Allemagne qui rend possible de tels accords? Une notion dont je vous parle régulièrement et qui est celle de la compétitivité des prix de revient des produits fabriqués et vendus par les sociétés allemandes. Le principe de base en Allemagne est donc que si le pays est en crise de l'emploi c'est parce que les produits fabriqués outre Rhin ne sont pas compétitif face aux produits concurrents américains, chinois ou autre. Il faut donc abaisser les prix de revient, reprendre des parts de marché grace à cette nouvelle compétitivité et, seulement après, rembaucher pour répondre à l'accroissement de la demande et des ventes. Dans cette approche, les boeufs ( les ventes) sont devant la charrue( les embauches pour satisfaire la demande);

Pour diminuer les prix de revient il faut diminuer toutes les dépenses qui le grève, les rémunérations, les taxes, le cout de l'etat et augmenter la productivité. En échange, car il faut négocier avec le corps social, des engagements de conservation des emplois. Un détail, pour que les syndicats acceptent un tel "deal", il faut qu'eux mêmes et leurs mandants comprennnet et acceptent quelques principes simple d'économie comme l'importance de la compétitivité dans une économie de marché ou encore la mécanique du prix de revient.

En résumé en Allemagne , on fait de la relance par la diminution des prix de revient, la conquète de part de marchés nouvelles et l'embauche finale de nouveaux salariés pour répondre à la demande.

A quoi assistons nous actuellement en France? Une nième tentative, sans le dire, de revenir sur les 35 hrs qui, en permettant de récourir à des heures supplementaires détaxées, va permettre de grappiller quelques avantages en prix de revient et en compétitivité, en stérilisant néanmoins les embauches à court terme. Un accroissement des revenus pour ceux qui ont un travail qui leur permettra de dépenser plus. En même temps, par le biais des réductions d'impots et autres dispositifs qui vont  malheureusement diminuer les recettes de l'Etat, on réinjecte de l'argent dans l'économie que l'on espère récupérer dans une expansion économique forte. C'est ce qu'on appelle, à ma connaissance, une relance keynésienne par la demande.

Seul problème, la relance par la consommation marchait bien dans les années 50/70 quand la part des produits français dans la consommation était largement majoritaire. Désormais que notre consommation s'effectue en majorité en faveur de produits importés, il n'est plus du tout certain que cela impacte nos entreprises et nos fabrications. Accroitre le pouvoir d'achat des français pour qu'ils achètent des pull over ou des ordinateurs chinois et des voitures allemandes ne présente pas beaucoup d'intérêt. Par ailleurs il faudrait en même temps jouer sur les couts et en particulier sur le cout de l'Etat. Ca ne semble pas vraiment être la préoccupation majeure actuellement.

En résumé, nous prenons un sacré risque dont le levier majeur semble être d'ordre psychologique, de redonner l'espoir et l'envie de gagner à des français qui ne l'ont plus trop. Sera ce suffisant ou bien mettons nous la charrue devant les boeufs, l'avenir le dira. En tous cas, nos partenaires de l'Eurogroupe, tout en acceptant de nous laisser faire, ne semblent pas trop y croire....   

A suivre de près.

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CaDerange
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