Euronext,Nyse, Deutsche Borse, LSE...(Suite)

Mon message du 24 mai sur la fusion Euronext/Nyse  a été repris par Agoravox et a suscité un certain nombre de commentaires auxquels il me parait intéressant de répondre.

Tout d'abord certains trouvent que mon message est un accès de cocorico français alors qu'en fin de compte cela revient au rachat d'Euronext par le Nyse américain. C'est exact en ce sens que je souhaite dans ce blog faire ressortir les réalisations positives de l'industrie Française quand il y en a. Et pour moi le concept paneuropéen et coopératif d'Euronext assorti d'un système informatique performant est un grand succés Français dont je pense que la paternité revient au président actuel JF Théodore et à ses équipes.Croyez vous qu'Euronext susciterait autant d'intérêt de le Deutsche Borse ou de Wall Street si ce n'etait pas une réussite? Il me parait donc important de la célebrer en ces temps de négativisme permanent.

Incidemment une chose qui m'a toujours frappé dans la culture anglo saxonne par rapport au monde Français est que nos amis anglo saxons commencent toujours par reconnaitre le travail accompli et sa valeur avant d'en passer aux étapes suivantes alors qu'en France le travail accompli est considéré instantanément comme un acquis et on passe tout de suite à la critique. Le modèle anglo saxon comporte certes une part d'hypocrisie mais le notre, qui a certes des effets positifs car c'est dans la critique que l'on trouve les futures améliorations, se transforme à la longue,dans le climat de négativisme permanent que nous connaissons.

Ensuite il ya la critique d'antigermanisme primaire et le regret de ne pas voir émerger une bourse européenne globale. En ce  qui concerne la fusion Deutsche Borse/Euronext, le problème n'a rien a voir avec un pangermanisme éventuel mais avec une différence de concept qui les rend difficile à marier. L'un, la Deutsche Borse est un concept très national d'abord et intégré verticalement avec les activités bancaires de livraison des actions et compensation des paiements effectués dans la banque de la Deutsche Borse, Clearstream. alors que, l'autre est un modèle décentralisé et coopératif  d'achats/ventes d'actions exclusivement qui respecte les patriotismes nationaux .Les deux concepts sont difficiles à marier.Les clients qui ont leur mot à dire ont plutôt exprimé leur soutien au concept pan européen et limité à la gestion du marché des achats/ventes.

Sur le regret d'une bourse européenne, on peut le regretter mais il est difficile de passer d'un système dans lequel il y avait une bourse par pays important à une seule bourse européenne.S'il devait en rester une seule en Europe ce serait plutôt le London Stock Exchange, la plus importante, que les autres et que celle de Paris en particulier. Ce qui chatouillerait inévitablement les fiertés nationales que le concept paneuropéen d'Euronext évite justement. N'oublions pas non plus que nous ne sommes plus dans un monde où les Etats commandent( lesquels d'ailleurs dans un contexte européen?) et qu'il s'agit de sociétés privées et commerciales auxquelles les idées des citoyens ne s'imposent pas.

Enfin, ce commentaire repose la question de la nationalité des sociétés.Quand je vois que 46.4 pct des sociétés du CAC 40 appartiennent à des actionnaires étrangers, on peut se demander qu'elle est la nationalité de nos plus belles sociétés.J'en ai déjà parlé dans un message du 2 Aout 2005 que je vais rééditer.En ce qui concerne Euronext, le Nyse, le London Stock Exchange ou la Deustche Borse, il semble que leurs actionnaires minoritaires mais très influents soient des fonds de pension ou d'investissements anglo-saxons comme Atticus;, TCI ou autres. Alors...

NB La Borsa Italiana de Milan vient de décider d'ouvrir des négociations avec Euronext. Une reconnaissnace de plus de la qualité de leur concept