Nucléaire civil sans nucléaire militaire:un pas en avant

Le Traité de Non Prolifération de l'Arme Atomique, dit TNP, a montré ses limites dans le cas de l'Iran, dans celui de l'Inde qui vient de montrer qu'elle avait eu raison de ne pas le signer et, dans un avenir très proche,dans le cas de tous les pays signataires qui vont vouloir s'équiper en nucléaire civil pour satisfaire leurs besoins énergétiques.

Le but de ce traité était à l'origine d'éviter la prolifération de l'arme nucléaire et des risques considérables que son existence faisait courir à la paix sur la planète entière. Il y a réussi et nous ne pouvons que nous en féliciter. Par contre, en créant deux catégories de nations, celles qui possédaient déjà l'arme atomique, et celles qui n'avaient pas le droit de la développer, il a crée une discrimination qui est devenue de plus en plus inacceptable au fur et à mesure que l'économie et le savoir faire technique de certains pays émergents se developpaient.

Il est possible, même pour un  signataire du TNP, de développer un programme nucléaire civil mais à condition de se soumettre à un programme de controle de l'AEIA strict et contraignant. En particulier pour la filière d'enrichissement de l'Uranium car entre enrichir l'Uranium à 5pct pour le nucléaire civil ou à 95 cpt pour le nucléaire militaire, la difference se résume à un nombre  plus important d'ultra centrifugeuses et au temps nécessaire au procédé. Le TNP ne tient donc plus qu'à un fil.

Il est donc important, en ces temps de disette d'énergie qui rend le nucléaire de plus en plus attractif, de donner la possibilité aux pays signataires mais peu intéréssés par le militaire de pouvoir se fournir sur la marché mondial en Uranium enrichi à 5pct plutôt que chacun d'entre eux s'équipent de leur propre filière d'enrichissement avec les tentations que cela ne manquera pas de susciter.

C'est exactement ce que vient de proposer GWBush et son représentant américain dès l'ouverture du sommet du G8 consacré à l'énergie.Il y a une contrepartie néanmoins à la fourniture de combustible nucléaire, c'est l'engagement du pays acheteur de renoncer à développer la technologie de l'enrichissement et du recyclage. Incidemment c'est l'approche suivie également par la Russie dans ses tentatives de résoudre la crise Iranienne.

Un pas en avant pour trouver une solution qui  permettre la poursuite de la non prolifération de l'arme atomique tout en permettant le développement de l'énergie nucléaire civile pour les pays émergents qui le souhaitent.