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CaDerange
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18 mars 2016

Après EDF, la SNCF en grande difficulté !

Décidément, la gestion des organismes ou sociétés d'Etat est catastrophique ces derniers temps. Après celle d'Areva et d'EDF dans la foulée, c'est la SNCF qui annonce 12 milliards de perte nette en 2015 tout en semblant considérer que ca ne change rien et que tout va bien pour la nouvelle SNCF constituée....de l'ancienne, c'est à dire de la société de transport de passagers qu'elle était avant les Assises du Ferroviaire de l'ère Sarkozy et de Madame NKM, à laquelle on a rattaché RFF, Reseaux Ferrés de France, le propriétaire des infrastructures, indépendant de l'exploitation de ce réseau avant les fameuses Assises.

Au sein de la holding de tête qui conserve son nom de SNCF,Société Nationale des Chemins de Fer Français, on les appelle maintenant SNCF Mobilités, pour le transport de passagers et SNCF Réseau pour l'ex RFF. Signalons comme j'avais eu l'occasion de vous en entretenir après les Assises qu'il s'agissait d'un retour en arrière puisque la separation de ces deux entités avait été faite après de longues études et rapport d'expert par un vote du Parlement de 1997. L'intérêt de la separation en deux de l'ex SNCF était, telle que vue par Bruxelles, de faciliter l'introduction de la concurrence dans le ferroviaire en permettant de faire passer différentes compagnies européennes sur notre réseau, voire même les mettre en concurrence sur telle ou telle liaison comme c'est le cas dans d'autres pays européens, au bénéfice souvent de la filiale de la SNCF, Kéolis.

Inutile de dire que la possibilité d'une telle mise en concurrence n'avait aucune chance d'être acceptée dans le contexte politico-syndical français et ferroviaire alors qu'une opportunité exceptionnelle se présentait avec la mise en service de la liaison TGV Paris Strasbourg  qui aurait pu donner lieu à un Appel d'Offre. On n'en fit donc rien, par contre nos politiques utilisèrent la facilité que,ça leur donnait de cacher le goufre financier que représentait l'exploitation de notre réseau ferré. Les 27 milliards de dettes de la SNCF ancienne furent en effet cantonnés au fin fond des comptes d'exploitation et des bilans de RFF dont personne ne vous parlait jamais mais qui voyaient cette dette augmenter tous les ans, malgré une subvention annuelle de quelques milliards votés par nos députés.La SNCF nouvelle, au contraire, se permettait de pavaner tous les ans avec sa petite centaine de millions de bénéfice sans aucune subvention. La belle histoire! La subvention continuait à augmenter sans que personne ne vous en parle car elle était... chez RFF.

C'est pourquoi j'avais été étonné de l'idée promue par NKM aux Assises du Ferroviaire de remettre ensemble l'exploitation et le réseau comme 15 ans auparavant car elle allait obligatoirement faire réapparaitre... cette maudite dette.Mais ca devait flatter l'ego de Monsieur Pepy  de récupérer la haute main sur le réseau, car je crois comprendre qu'il avait beaucoup poussé l'idée de cev regroupement.

Il n'est donc nullement étonnant que vous constatiez sa réapparition dans ces premiers comptes consolidés d'après les Assises. Simplement, comme il s'agit effectivement d'une opération comptable sans effet, immédiat du moins, sur les finances de la SNCF nouvelle, elle est annoncée seulement à 12 milliards d'euros  et la SNCF se permet même de juger sa performance encourageante avec une marge opérationnelle à 4,4 milliards d'euros. Personne ne vous parle par contre de la vraie dette de la SNCF, cachée ches SNCF Réseau et qui se monte à.... 42 Milliards d'euros (!!!) ; en hausse une fois de plus de 3 milliards d'euros en 2015 !

Je crains que nous n'assistions à relativement court terme à un écroulement semblable à celui d'EDF avec une concurrence qui monte mais qui est insidieuse car elle ne provient pas des autres compagnies férroviaires européennes, mais des nouveaux modes de transport, les bus de Monsieur Macron ou le partage à la BlaBlaCar. Allez un jour voir la queue le matin au départ d'un train Ouigo low cost et vous verrez que les offres bas coût sont devenues une necessité dans un pays paupérisé!

D'ailleurs la SNCF l'annonce elle même. Comme nous dit Guillaume Pepy " Les rames des TGV du futur qui devront remplacer le matériel roulant actuel à partir de 2020 devront etre moins chères de 25 à 30 pct que les précédentes".              

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CaDerange
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