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CaDerange
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16 mars 2016

Sable: Après le Peak Oil le Peak Sand ?

Vous entendez parler fréquemment de l'épuisement de nos ressources en pétrole qui avait été caractérisé par l'avènement dit du Peak OIl, date à partir de laquelle la production de pétrole était prévue diminuer. Ce Peak Oil est passé à la trappe depuis, chassé par de nouvelles découvertes de gisement de pétrole, içi ou là, et par l'émergence de nouvelles capacités de production d'électricité, à partir des énergies renouvelables.

Par contre vous n'avez pas encore entendu parler d'un Peak Sand, une date à partir de laquelle la disponibiité de... sable risque de devenir problèmatique à la surface de notre planête! Et pourtant savez vous qu'il faut 200 tonnes de sable pour construire une maison de taille moyenne, 30 000 tonnes pour un seul kilomètre d'autoroute et 12 millions de tonnes pour la construction d'une centrale nucléaire? Car le sable entre à 33 pct dans la production de béton. Etonnant non?

Oui, mais le sable est disponible sans limite à la surface de la planète me direz vous? Son volume disponible à la surface du globe est estimé en effet à 120 millions de Milliards de tonnes, certes mais tout le sable que vous voyez n'est pas exploitable. Il en existe trois catégories. Le sable "éolien", celui des déserts qui est abondant mais dont le relief des grains, usé et rond, le rend inutilisable. Le sable dit "fluviatile" que l'on trouve dans le lit des rivières, actuelles ou anciennes ou au large des côtes devant les estuaires. Il est peu usé et fortement anguleux, donc utilisable. Enfin le sable des plages qui est intermédiaire entre les deux. Ces deux dernières catégories sont utilisables.

En ce qui concerne la demande, aucune statistique précise n'existe. Il en existe dans les pays développés, aucune dans les autre pays. Globalement , on extrait entre 50 et 60 milliards de tonnes de matériaux  tous les ans dont 70 à 85 pct de sables et graviers.La hausse de la population mondiale, l'urbanisation croissante, l'essor des pays en développement et la multiplication des complexes touristiques hôteliers contribuent tous à l'utilisation accrue de ces matériaux.On estime que c'est la Chine, avec l'explosion de ses constructions, qui consomme 60 pct de ce sable et qu'elle a consommé en quatre ans autant de matériaux que les Etats Unis en un siècle!

Or le sable et les graviers ne se regénèrent pas facilement.Ils se forment à l'échelle des temps géologiques, sur des milliers voire des millions d'années. On sait que leur extraction dépasse le renouvellement de leurs ressources. D'autant qu'elle est largement soumise à de l'extraction illicite dans nombre de pays. Ce fut le cas en Algérie, au Maroc, au Sénégal et en Asie du sud est ou des îles ont carrément disparues.Et ça rapporte! Car le boom  de la constuction en Asie du Sud est et l'interdiction qui en est résulté en Indonésie avait fait passer le prix de la tonne de sable dans cette région de 3 à 190 dollars dans les années 2005/2010.

Enfin, à l'endroit où on les trouve, ces bancs de sables servent de protection au littoral et l'empèche de disparaitre petit à petit comme il fut constaté quand l'ouragan Sandy balayât les plages de la côte est des Etats Unis.Et la construction de grands barrages également, un peu partout dans le monde, a résulté en un piègeage des quantités considérables de sables qui auraient pu être utiles pour protéger plages et littoral.

Alors à quand le Peak Sand? 

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Commentaires
D
Comme quoi l'expression "être sur le sable" pourrait à présent traduire une situation enviable :-)<br /> <br /> merci pour cet article.<br /> <br /> à propos : est-ce que le sable du béton usager (par exemple, celui des fondations d'une éolienne mise à la réforme) peut-être récupéré de façon rentable ?
CaDerange
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