Droit de votes doubles: Le Japon se fache....

Vous avez suivi en son temps sur ce blog la saga de la mise en place chez Renault de droit de votes doubles attribuées aux actions détenues sur le long terme par un actionnaire au titre d'une loi dite Loi Florange, promulgéee par Monsieur Montebourg pour sauvegarder les intérêts de l'Etat français dans la société métallurgique de Florange alors en grève.Si vous êtes intéressé par cette saga vous pouvez vous réferez dans ce blog à un article du 23 avril 2015 sur le mécanisme de cette loi ainsi qu'un autre article du 25 avril. après le "coup de force" d'Emmanuel Macron pour que l'Etat français en garde le bénéfice dans le cas de l'actionnariat du groupe Renault/Nissan

La Loi dite Florange accorde en effet des droits de votes doubles aux actions d'actionnaires de longue durée,- plus de deux ans de conservation- de toute société française.Elle permet ainsi à l'Etat de s'assurer à pas cher le controle d'une société dont il ne possède qu'une quinzaine de pour cent des actions qui en valent trente par son truchement. Certains actionnaires ayant manifesté leur désaccord avec une telle pratique, la loi Florange avait prévu néanmoins une exception, la possibilité de ne pas la mettre en oeuvre si les actionnaires refusaient de l'appliquer lors d'un vote en Assemblée Générale d'une résolution s'y opposant à la majorité de deux tiers des votants.Un certain nombre de sociétés importantes avaient ainsi fait voter une telle résolution au moment des Assemblées Générale du mois de mai/juin et Carlos Ghosn avait l'intention de faire passer également cette disposition à l'Assemblée Générale de Renault

Coup de théatre, Emmanuel Macron, qui visiblement n'était pas de cet avis, avait pris la disposition de racheter sur le marché pour le compte de l'Etat 4,97 pct d'action Renault ce qui rajouté aux 15pct déjà en sa possession et multipllés par deux, lui a permis de bloquer à l'Assembléee Générale de Renault, la résolution de rejet du système de double voix. 

Visiblement aussi Carlos Ghosn qui avait monté le système de gouvernance compliqué qui permet de faire fonctionner finalement harmonieusement l'alliance industrielle Renault-Nissan n'avait pas apprécié cette intrusion de la politique dans la manière de gérer l'alliance Renault Nissan mais n'avait pu que s'incliner devant le vote de l'Assemblée Générale. Je vous avais signalé néanmoins que l'affaire n'était que temporairement close et qu'il y aurait sans doute quelques retours de batons de ceux à qui on ne demande pas leur avis, les actionnaires de Nissan.

C'est exactement ce qui vient de se passer avec l'intervention du représentant Japonais Hiroto Saikawa au conseil d'administration de Renault qui s'est plaint du déséqulibre des pouvoirs au sein de l'Alliance. Renault dispose en effet de 43,4 pct des actions de Nissan alors que Nissan ne dispose que de 15 pct des actions Renault et que du fait de l'appartenance de Nissan à Renault, ces actions n'ont aucun droit de vote!

En d'autre termes Renault parle haut et fort au Conseil d'administration de Nissan quand Nissan et ses actionnaires, japonais essentiellement n'ont aucun droit de parler aux instances de Renault alors que Nissan produit deux fois plus de voitures que Renault et que ce sont ses dividendes qui permettent à Renault d'équilibrer ses comptes.

La question qui se pose est de savoir que représente Monsieur Hiroto Saikawa?.Le haut management de Nissan et dans ce cas n'est il pas une fausse barbe de Carlos Ghosn ? Ou bien est il mandaté par telle ou telle association des actionnaires ou bien le gouvernement japonais lui même est il derrière lui et les actionnaires japonais?

Il était assez évident que l'action de Emmanuel Macron ne pouvait qu'être mal ressentie par Carlos Ghosn lui même,- mais à priori au jour le jour ca ne change pas grand chose pour lui-, mais surtout par la population et le gouvernement japonais pour qui Carlos Ghosn est considéré comme un Dieu qui a sauvé Nissan mais qui est sans doute moins encline à accepter les gesticulations d'un Emmanuel Macron sans aucun référence industrielle.

Emmanuel Macron fait semblant de croire que tout ceci est une manipulation de Carlos Ghosn. Est ce bien certain et ne sommes nous pas là dans les prémices des problèmes que la succession de Carlos posera sans nul doute un jour?

A suivre...