Samaritaine:C'est parti (enfin) !!

Voila maintenant des années que des associations de défense diverses se battent contre la rénovation de la Samaritaine et la création, à la place de son batiment devenu obsolète, voire dangereux, dont je suppose que la compétitivité ne devait pas être brillante, d'un projet mixte associant un palace de 72 chambres, 20 000 mêtres carrés de bureaux,96 logements sociaux, une crèche et un magasin de 30 000 m2 financé par LVMH et son PDG Bernard Arnaud .

Etait ce à cause de l'investisseur, ou bien du fait de notre culture anti tout bien connue? Voila 10 ans que cela dure et que deux associations, la SPPEF, Société pour la protection des paysages et de l'esthétique de la France, et SOS Paris contestent violemment le projet et le permis de construire qui lui avait été accordé.Les deux associations prétendaient que le dit ^permis ne respectait pas le plan local d'urbanisme, PLU, qui exigerait que les constructions nouvelles s'insèrent dans le tissu urbain existant. Or d'après eux le batiment conçu par l'agence japonaise Saana, est prévu disposer d'une facade en verre sérigraphié et ondulé qui d'après eux serait dissonante par rapport à son environnement immédiat sur la rue de Rivoli.

L'affaire a fini par arriver au Conseil d'Etat, la plus haute juridiction française en droit administratif, après un premier jugement négatif de la Cour d'Appel. Celui çi vient de se prononcer, définitivement donc, en validant le dit permis de construire avec des attendus sevères envers les plaignants et envers la Cour d'Appel dont elle souligne qu'elle a même fait une "erreur de droit".
D'après elle en effet le plan local d'urbanisme prend bien soin, au contraire, "d'éviter le mimétisme architectural et de permettre la construction de projets d'architecture contemporaine pouvant déroger aux registres dominants de l'architecture parisienne et pouvant retenir des matériaux ou des teintes innovantes".

Il signale par ailleurs l'hétérogénéité stylistique des batiments de la rue de Rivoli dans cette zone avec des édifices de style Art nouveau, Art Déco et d'autres styles qui ne sont pas seulement haussmaniens et il note que le verre y est déjà utilisé comme matériau de facade !

En d'autres termes, les plaignants n'avaient sans doute pas lu le Plan Local d'urbanisme et n'étaient pas même pas allé regarder les facades de la rue de Rivoli. Voila comment la mauvaise fois et sans doute une certaine suffisance peuvent retarder de 10 ans la construction d'une pièce maitresse d'architecture moderne.

Encore heureux que Monsieur Arnaud, comme François Pinault quelques années auparavant pour son projet de musée de l'Ile Seguin, n'ai pas décidé de laisser tomber et d'aller voir ailleurs...

Incidemment quand je vais à l'étranger dans des grandes villes modernes, je commence à trouver que Paris fait vieux jeu!