L'E-Fan electrique prend la suite de Louis Blériot

Vous connaissez l'exploit de Louis Blériot qui fut le premier à traverser la Manche au tout début de l'aéronautique moderne avec un avion à moteur à l'époque.L'aviation est un des secteurs dans lequel le remplacement du moteur à carburant d'origine pétrolère par des moteurs moins émetteurs de gaz carbonique, sera l'un des plus long et difficile à réussir.

C'est un pilote amateur,Didier Esteyne, qui a conçu et fait voler l'avion ci contre, baptisé E-Fan, équipé pour sa propulsion de moteurs...électriques. Le moteur idéal du point de vue des émissions de gaz carbonique car l'électricité n'est que ce que l'on appelle un vecteur énergétique, c'est à dire un transporteur d'énergie qui n'émet aucun émission de quelque type que ce soit à l'endroit de son fonctionnement.

Ce qui ne veut pas dire qu'elle n'est pas responsable de la production de gaz carbonique car ses caractéristiques en terme d'émission sont celle de l'énergie primaire qui la produit!

Si c'est de l'électricité produite à partir du nucléaire ou des énergies renouvelables, elle ne génère en effet aucune émission indésirable. Si c'est de l'électricité produite à partir de produits pétroliers ou pire, de charbon, elle devient aussi polluante que l'énergie primaire qui la produit. En quelque sorte, quand nous utilisons de l'électricité, nous nous déchargeons sur le fournisseur d'électricité de la responsabilité du niveau et du type d'émission que son utilisation engendre.

Quand donc tel ou tel commentateur ou politicien, comme je viens de voir à l'occasion du premier vol de l'E-Fan, vous certifie que l'énergie de l'avenir dans le transport aérien est l'électrique, il n'en sait strictement rien car ce n'est pas lui qui maîtrise  le mix énergétique qui sera utilisé dans tel ou tel pays et le niveau d'émission sera variable suivant le pays dans lequel il s'approvisionnera en électricité.

Le E-Fan, initialement conçu par Aéro Composite Saintonge, porte désormais les couleurs d'Airbus qui a crée une filiale, VoltAir pour en assurer la commercialisation. Il s'agir d'un bimoteur de petite taille, 9,5 m d'envergure pour 600 kilos, est alimenté par des batteries lithium-ion, comme votre téléphone portable, et est capable d'atteindre 160 km/h avec une autonomie de 50 minutes. Sans doute avec des arrières pensées promotionnelles, Airbus avait pensé a imiter Louis Blériot 106 ans plus tard en temptant la traversée de la Manche pour ce vol.Vol réussi avec un atterrissage à Calais 40 minutes après son décollage de Lydd en Angleterre.

Airbus envisage de le vendre comme un avion-école pour la formation des pilotes dans une version deux places pour laquelle il existe apparemment un marché relativement important en France. Il aurait l'avantage d'un coût énergétique inférieur de 40 pct au coût d'un avion traditionnel avec l'avantage supplémentaire, du fait de son absence de bruit, de pouvoir être utilisé sur une plage horaire nettement plus large.

Il est prévu de le fabriquer sur une nouvelle chaine de montage sur l'aéroport de Pau-Pyrenées au rythme de 60 à 80 appareils par an à partir de 2017. 

A suivre