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CaDerange
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14 juillet 2015

Grece: Ce n'est pas gagné!

Ca y est! Après une nuit de plus de discussions, les batteries de négociateurs européens impliqués dans le sauvetage de la Grèce se sont mis d'accord pour signer pour un plan d'aide supplémentaire à la Grèce, ce qui est effectivement une nouvelle souhaitable et attendue qui sauve l'intégralité de la zone Euro.

Pour cela Alexis Tsipras a du en passer sous les fourches caudines de ses partenaires de la zone Euro et a du donc avaler quelques grosses couleuvres qu'il avait pourtant promis d'éviter à son pays.Les dispositions majeures de cet accord ci-dessous:

  • L'augmentation immédiate de la TVA, la réforme des retraites qui avaient été l'un des "gaspillages" des précédents plan d'aide, l'indépendance de l'institut de statistiques grecs pour éviter les tricheries dont la Grece était coutumière
  • La mise en place d'un fond de garantie constitué de recettes de privatisations à venir. Seule concession, ce fond restera en Grece et ne sera pas constitué au Luxembourg
  • Le maintien dans ce plan d'aide du FMI que la Grece aurait souhaité éliminer des créanciers de ce 3ème plan.
  • Une mise en place qui prendra des semaines et ne permettra pas la réouverture immédiate du robinet du cash comme le souhaitait Tsipras
  • Un engagement néanmoins de rediscuter à terme de la dette existante 

Le processus va consister à faire approuver au parlement grec d'içi mercredi le dit plan, ce qui sans doute demandera de gros efforts de conviction à Monsieur Tsipras vis à vis de ces députés élus pour d'autres mesures. Il devra être approuvé par 6 autres parlements nationaux, dont le nôtre, vraisemblablement une formalité, et le parlement allemand, l'élément le plus critique pour Angela Merkel, et quelques autres.

La négociation détaillée de ce plan d'aide ne pourra commencer qu'après les approbations préalables par les différents parlements des modalités de ce plan d'aide.

A court terme, les banques grecques vont rester très contraintes,-pour distribuer de l'argent aux distributeurs-,par leur approvisionnement par la BCE qui restera très limité jusqu'à la signature de l'ensemble du plan d'aide. A signaler aussi parmi les demandes "diverses", la création d'un plan cadastral du territoire grec qui est le seul moyen d'établir une fiscalité foncière et en particulier celle à appliquer à l'Eglise Grecque. La mise en place d'un système sérieux de collecte de l'impôt et de la TVA en particulier dans un pays de circulation d'argent liquide et de fraude fiscale caractérisée L'établissement d'une taxation des armateurs grecs, un industrie importante pour le pays encore que en large décroissance depuis des années sur le plan mondial.

A lire cette liste à la Prevert de choses à faire pour le gouvernement grec et ses institutions, on s'aperçoit de la quasi "non existence" d'une administration sérieuse du pays qui explique son état de déliquescence accentuée et ses problèmes financiers. Un état qui explique l'attitude de la plupart des autres pays de l'Union Européenne qui jugeaient que ce pays n'était qu'un Tonneau des Danaïdes dans lequel il était illusoire de verser (encore) de l'argent sans mise en place effective d'une vrai administration pour le faire fonctionner. Des constatations dont nos médias, s'ils faisaient leur travail, auraient pu nous faire part de manière détaillée pour que nous comprenions mieux les tenants et aboutissants de cette effroyable négociation .On peut dire Merci aux représentants de ces pays d'avoir réussi à éviter que nous ne versions de nouvelles contributions financières lourdes dans ce tonneau des Danaïdes.

Pour autant ces mesures vont elles permettre de redresser l'économie et de redonner de l'espoir au peuple grec? Rien n'est moins sur, car le plan proposé n'est qu'une resucée du plan d'il y a 5 ans qui n'avait pas réussi à résoudre le même problème de fond initial, l'absence d'un état structuré en ordre de marche, tout en désespérant le peuple grec   

Enfin. Monsieur Tsipras et Monsieur Varoufakis s'étaient lancés, pour être élus, dans des rodomontades et des promesses impossibles à tenir dont ils ont été ensuite prisonniers.La décision de soumettre à référendum un projet de règlement européen a été une stupidité additionnelle de leur part qui a détruit la confiance que les créanciers devait avoir en lui et les a rendu très méfiants à son égard. En même temps, il a conforté dans l'esprit de son peuple ses promesses initiales qu'il a été obligé de trahir immédiatement dès le début des négociations de Bruxelles.Tsipras, coincé entre ses promesses irréalistes à son peuple et la nécessité de trouver de l'argent immédiatement pour assurer la fin de mois de son pays, s'estv retrouvé tout seul et a fini par capituler en rase campagne après une très longue bataille. Quand on raconte en permanence des histoires à son banquier et que l'on fait tout pour perdre sa confiance, il n'est pas facile ensuite de lui tirer de l'argent frais!!!

Voila où nous en sommes arrivés.Mal engagé comme était cette négociation, il ne pouvait en sortir que la victoire de l'alliance des tenants de l'orthodoxie économique et des défenseurs à tout crin d'une zone euro inchangée incluant les grecs. Avons nous pour autant résolu le problème grec? Je n'en suis pas certain du tout. Nous en aurons une première idée Mercredi lors du débat au Parlement grec dont on attend qu'il accepte le plan mais qui pourrait tout aussi bien se terminer par l'éviction brutale d'un Tsipras ayant perdu toute crédibilité et l'appel à de nouvelles élections! A moins que ce ne soit dans la rue que ne se joue le prochain acte de ce drame antique....

A suivre       

 

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CaDerange
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