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CaDerange
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27 mai 2015

Brèves de blog pétrolières: Les atypiques

Dans le monde il existe néanmoins des compagnies, des projets,voire des pays pétrolièrs que l'on peut estimer être dans des situations atypiques. Je veux parler du Brésil  et de sa compagnie nationale Petrobras avec ses champs présalifères offshore à mettre en exploitation, de la Russie et des  activités de la compagnie pétrolière nationale Rosneft en Sibérie et dans l'arctique russe de celles du russe Novatek associé au français Total et au chinois CNPC dans le projet Yamal LNG ou encore de la Lybie où c'est la situation militaire et civile qui impacte gravement la production pétrolière du pays   

En Russie ce sont les sanctions américaines et européennes qui gènent les acteurs russes qui ne peuvent plus avoir accès aux prêts de longue durée américains,parfois aux prêts des banques européennes, non plus qu'à certaines technologies occidentales.C'est le cas du projet gazier de la presqu'ile de Yamal mené par le russe Novatek avec Total et les chinois de CNPC qui est déjà bien avancé, qui a bénéficié ,via Total, d'une certaine bienveillance sur les transferts de technologie mais qui bute sur l'obtention de prêts des banques américaines, et maintenant européennes, du fait du problème ukrainien. Il manquerait de 10 à 15 milliards de dollars d'investissements sur ce projet à 27 milliards qui est pour l'instant financé par les avances des partenaires.

Comme pour les embargos divers dont souffre la Russie de la part des occidentaux, la solution se trouve à l'Est, vers la Chine, partenaire traditionnel du temps du communisme et de laquelle vous avez pu remarquer la présence de son Premier ministre au coté de Vladimir Poutine lors de la célébration à Moscou de la victoire de 1945, le 8 mai dernier. Célébration à laquelle les occidentaux, maladroitement à mon sens, n'ont pas voulu participer. Une substitution de source de financement dont, nul doute, la Chine et ses banquiers sauront profiter sur les taux et sur la devise de ces prêts, le yuan, qui rajoutera un élément de risque au projet avec des remboursements en yuan pour des ventes en dollars. Elément très positif du projet néanmoins,la,production sur 20 ans en est déjà vendue à 90 pct dont une bonne partie vers la Chine.

Toujours en Russie mais dans l'extrème est au nord du cercle polaire, c'est Rosneft, la compagnie nationale à qui a été confiée la production de pétrole dans le partage des rôles pétrolier et gazier avec Gazprom, qui est à la manoeuvre pour la mise en production de l'un de ses joyaux le gisement de Vankor. Un gisement existant qui comporte plus de 400 puits en production qui produisent 430 000 barils/jours destinés à l'exportation vers l'Asie via sa connection au pipeline Sibérie Orientale/Pacifique et dont Rosneft poursuit l'extension en travaillant à y raccorder la production de 150,puits supplémentaires du gisement de Suzun à 100 km de Vankor.Au total, les réserves exploitables du "cluster Vankor" sont estiméees à 876 millions de tonnes

Sur le plan financier, c'est l'Etat Russe, plus que ses compagnies, qui est touché par les sanctions internationales car, au delà d'un prix de baril de 25 dollars, 80 pct des revenus d'exportation reviennent à l'Etat Russe. Au contraire la chute du Rouble allège quelque peu la note des dépenses des compagnies. L'impact des sanctions a plus porté sur certains chantiers comme ceux de Rosneft avec ExxonMobil dans l'arctique ou le projet de Lukoil avecTotal dans les gaz de schistes et sur l'impossibilité de bénéficier, pourb les compagnies russes, de certaines techniques occidentales dont elles ne disposaient pas.Des manques qui risquent d'avoir à terme l'effet pervers de voir les compagnies russes consacrer davantage de ressources  aux developpements de techniques nouvelles;

Dans les possibilités de rétorsion de la Russie à l'égard de l'Europe, il ne faut pas oublier non plus que nous sommes très dépendant pour notre approvisionnement énergétique de la Russie et de Gazprom. Il n'est pas innocent, à l'heure des difficultés de la Grèce, de savoir que Gazprom discute avec le nouveau gouvernement Tsipras de leurs intérêts communs dans ce domaine.Or Moscou cherche toujours à éviter totalement le passage des gazoducs qui approvisionnent l'Europe par l'Ukraine. Le projet dit Southstream qui passait sous la Mer Noire n'ayant pu se réaliser, l'idée est de poursuivre désormais le gazoduc en construction au travers de la Turquie et à destination de l'Europe du sud, dit Turkish Stream, par une extension sur le territoire grec pour remonter ce gaz vers l'Europe Centrale voire l'Allemagne. Athènes n'ayant pas d'argent, il devrait être financé par la Russie.

A suivre donc               

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