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CaDerange
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28 février 2015

Vers une restructuration nouvelle du raffinage français

Je vous avais fait part, dans un message du 22 Aôut 2014, des difficultés du raffinage européen du fait de l'émergence des gaz de schistes américains, de la baisse des consommations en Europe liées à la crise économique et de l'arrivée sur le marché des productions de raffineries nouvelles installées dans les pays producteurs.

Total qui avait vécu une restructuration difficile de son raffinage il y a 5 ans avec la fermeture de sa raffinerie des Flandres, à Mardyk, approche à grand pas de la restructuration suivante qui sera forcément politiquement sensible, même si les raffineries, de par leurs faibles effectifs, ne soulèvent pas de problèmes sociaux aigus comme peuvent en soulever des fermetures de site de production de voiture, d'abattoirs ou de gros transporteurs.

A l'occasion de la présentation de ses résultats 2014, le nouveau PDG,Patrick Pouyanné, le remplaçant de Christophe de Margerie disparu cet automne, a abordé la question en rassurant d'entrée. Les 5 ans depuis Mardyk sont bien échus, mais il s'est engagé néanmoins à ne pas fermer de site en France parmi ses 5 raffineries de Gonfreville, La Mède, Feyzin, Donge et Grandpuits qui traitent 830 000 barils/jours avec 3800 employés.Or il avoue y perdre 200 millions d'euros chaque année. Si l'on ne ferme pas de site, comment fait on pour devenir plus compétitif?

On peut en diminuer la capacité, mais je ne suis pas sur qu'économiquement ce soit très rentable, car les frais fixes ne diminuent pas à proportion si on diminue les volumes traités et donc une raffinerie plus petite sera moins compétitive. Par ailleurs diminuer les capacités de traitement de 5 raffineries est infiniment moins rentable que d'en fermer completement une seule et de garder les 4 autres à leur capacité nominale.C'est pourtant le choix de Monsieur Pouyanné, sans aucun doute pour des raisons essentiellement sociales.

Pour l'instant, c'est la Raffinerie de la Mède qui est en tête de liste comme celle perdant le plus d'argent (150 millions /an), pour ce que l'on appelle chez Total une restructuration, c'est à dire une diminution de capacité classique compensée par des investissements dans des activités nouvelles. Gonfreville qui vient de bénéficier d'un investissement lourd fait partie des raffineries pérennes. Donges est bien placé mais est traversé par la ligne de TGV ce qui est une hérésie absolu du point de vue de la sécurité. Grandpuis bénéficie de la proximité de bassin de consommation de la région parisienne. Quant à la raffinertie de Feyzin qui jouxte l'autoroute A7, c'est une autre héresie sécuritaire, comme le passé a déjà prouvé, surtout que l'on pourrait assurer aisément l'approvisionnement de la région Lyonnaise en remontant du produit par pipeline de ...La Mède par exemple ou de la nouvelle raffinerie Total de Jubail en Arabie séoudite en passant par un canal de Suez en cours d'élargissement! Sans compter que les surfaces occupées par Feyzin pourraient être utilement réutilisées... 

C'est dire qu'il existe différentes possibilités sur lesquelles planchent les ingénieurs de Total et vous avez compris dans quel sens, personnellement, j'orienterais cette restructuration. Résultat des courses fin mars après le second tour des élections départementales.

Sur le plan européen, Total est plus facilement décisionnaire. Anvers a déjà béneficié d'un investissement récent qui permet de la classer dans les établissements pérennes et pour la raffinerie de Lindsay en Grande Bretagne, c'est déjà acquis. La capacité de traitement sera divisée par deux et les effectifs passeront de 580 à 400 personnes d'içi fin 2016.

A suivre

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