Brèves de Blog...spatiales

• Pour mémoire, je vous ai fait suivre les tribulations des autorités européennes et des organismes impliqués dans l'accès à l'espace dans différents messages sur la recherche d'un lanceur pour succéder à Ariane V sur fond d'évolution des besoins des "clients" intéréssés par de tels lancements, sur fond d'émergence d'une concurrence pour ces lancements avec l'apparition de l'américain Space X, et sur fond de pression sur les coûts de tels lancements.
  Je vous invite à relire à ce sujet mon message du 5 décembre 2014 qui relatait la fin de ce long débat en l'occurence la décision du lancement d'un nouveau lanceur, Ariane 6, mieux adapté aux lancements des nouveaux satellites de télécommunication plus légers et à propulsion électrique et surtout moins couteux que les lancements actuels avec Ariane V pour pouvoir concurrencer Space X. 
  
  
• Dans la filière européenne, il existe un intervenant intermédiaire entre les constructeurs de lanceurs, ceux de satellites et les donneurs d'ordres de ces lancements, les sociétés de télécommunication d'un coté et  ce que l'on appelle les institutionnels de l'autres, les états et les agences spatiales.Il s'agit d'Arianespace qui est l'organisme, le plus important au monde, qui est le fournisseur du service de la mise dans l'espace. Pour cela Arianespace dispose de la base de Kourou en Guyane, idéalement placée à l'équateur où elle réalise des missions de mise dans l'espace de satellites ou objets spatiaux divers avec trois types de lanceurs, l'européen Ariane V,le russe Soyouz et la petite fusée italienne Vega.  
  Arianespace aura franchi en fin d'année la barre, symbolique, des 500 satellites lancés et mis en orbite depuis 1984.Pour 2014, il était prévu 12 missions que Arianespace n'a pu réaliser du fait du report au dernier moment, non lié au pas de tir, d'un lancement avec la fusée Vega.
  12 lancements est le record de lancement qui date de 2000 mais avec un seul lanceur à l'époque contre 3 à gérer aujourd'hui. C'est également le plan de charge pour 2015.
  Commercialement, Arianespace a remporté en 2014 12 contrats de lancements.Et la concurrence me direz vous? Eh bien, Space X, le concurrent américain de Monsieur Elon Musk qui dispose d'un contrat d'approvisionnement de la station spatiale internationale, l'ISS, n'a réalisé que 6 vols en 2014 jusqu'au 21 septembre puis plus rien.Les travaux de développement du lanceur Falcon 9 réutilisable ont du prendre le pas sur les lancements 
  
  
• Nous ne sommes pas les seuls avec les Etats Unis et les Russes à disposer d'un lanceur de satellites. Le lanceur étant le point de passage obligé pour devenir une nation spatiale, nombre de pays qui ont cette ambition glorieuse ont réalisé le leur, même si parfois le dit lanceur ne peut pas lancer grand chose dans l'espace comme satellite. Citons le Japon, la Chine, la Corée du Sud, celle du Nord, l'Iran, l'Inde, Israel et sans doute quelques autres.
  
  
• Alors que les fusées type Ariane et les programmes de lancement sont désormais majoritairement à but commercial dans le domaine des télécommunications, les programmes sont totalement différents dans l'institutionnel qui vise des lancements d'objets habités et des explorations spatiales vers des astres plus ou moins éloignés. Pour ce faire il faut des lanceurs infinement plus lourds travaille comme l'était Saturn V avant l'êre des navettes spatiales, quand la NASA, entre 1969 et 1972 avait envoyé 12 astronautes sur la Lune .
  C'est sur un retour à de tel lanceurs que travaille la NASA avec le lanceur dit d'exploration lointaine,le SLS, et... la Chine avec le développement annoncé de la fusée Longue Marche 9 dont  l'objectif est d'être capable de mettre en orbite basse autour de la terre une charge de 130 tonnes.
  A titre de comparaison,la Longue Marche 2 utilisée actuellement pour envoyer des astronautes chinois en orbite n'est capable d'emporter que 8,4 tonnes.Elle doit être remplacée par la Longue Marche 5 qui doit bientot faire son premier vol et est supposée répondre aux activités spatiales de la Chine pour les prochaines 10 années.La Longue Marche 9, elle, est prévue faire son premier vol en...2028, du très long terme donc.
  Elle devrait voir un diamètre de 10 m ,une hauteur de 100 m et sa masse au décollage devrait être de l'ordre de 3000 tonnes.
  Reste à mettre au point le/les moteurs pour envoyer dans l'espace une telle masse.Les américains qui avaient choisis de passer à la navette spatiale ne l'avaient pas fait, les russes l'avaient réussi pour le lanceur super lourd Energia qui fut abandonné en 1980 avec l'écroulement de l'Union Soviétique.
  Le retour en grace de tels lanceurs super lourds est la conséquence de l'expérience avec les navettes et la station spatiale internationale qui ont necessité des dizaines de lancements et de sortie dans l'espace pour l'assembler.D'après les chinois en charge de Longue Marche 9,une seule mission de ce lanceur permettrait de mettre en place dans l'espace un équivalent moderne de l'ISS