Ouf! Le raffinage européen temporairement sauvé par la baisse du brut...

C'est dernières années les grands gagnants en interne dans les sociétés pétrolières étaient les responsables de exploration/production. Rien n'était trop beau pour eux et il y avait table ouverte à la distribution des budgets. Leurs collègues du raffinage étaient, eux les pauvres manants à qui l'on ne dit plus bonjour et que l'on oublie en fin d'année lors des augmentations de salaire.

Et puis, oh! miracle, le baril s'écroule d'un coup et très sévèrement de 100/110 dollars à 60 dollars voire moins. Or dans l'industrie du pétrole, on peut parfaitement calculer la rentabilité d'une raffinerie car le prix du brut qu'elle consomme et le prix des produits qu'elle fabrique, essence, gazole, jet, fioul,bitume etc sont cotés tous les jours à Rotterdam pour l'Europe par exemple. On peut donc calculer au jour le jour la marge brute de telle ou telle raffinerie.

Avec le chute du prix du brut de 45 pct depuis juin, les marges de raffinage sont ainsi passées de 19 dollars la tonne en moyenne sur 2013 à 30 euros à l'heure actuelle et sans doute 21 euros en moyenne sur l'année 2014.La raison d'alleurs pour laquelle les pétroliers conservent leur raffinage aussi longtemps tient au fait qu'en cas de malheur, la baisse dui baril comme en ce moment, le raffinage récupère une partie de la perte de l'exploration/production. C'est exactement ce qui se passe en ce moment.

Les fondamentaux sont toujours là, la surcapacité du raffinage européen qui atteint 15 pct, l'avantage concurrentiel des raffineries du Moyen Orient plus modernes et situées tout près des gisements, le retour des produits des raffineries américaines qui bénéficient d'huiles de schistes pas chères et le déséquilibre persistant en gazole du mix de produits.

Mais ce qui était insupportable du temps du baril à 100/110 dollars et des marges de raffinages inférieure à 20 euros, l'est moins quand on gagne 30 dollars à chaque baril traité. On en reparlera plus tard!

Ceci dit, on sait, on sait que ca ne durera pas autant que les impôts...