Quand Areva s"écroule et Rosatom arrive!

Les deux grands leaders de l'industrie de l'Uranium et de son cycle depuis l'extraction du minerai, la construction de réacteurs jusqu'au traitement de ses déchets sont le français Areva et le russe Rosatom.

L'un, le français, vit actuellement des heures sombres.La direction annonce une perte de 694 millions d'euros  sur le premier semestre 2014 et vient également d'annoncer ne pas pouvoir tenir ses objectifs pour 2015 et 2016. Au point que Standard & Poors a dégradé sa notation et que le groupe a du se résigner à des cessions d'actifs pour 450 millions d'euros et a annoncé une diminution de 200 millions d'euros de ses investissements pour les deux années à venir.

Il y a de nombreuses raisons à cette dégringolade. Fukushima d'abord qui a plombé pour beaucoup plus longtemps que Areva ne l'avait prévu, le marché des centrales nucléaires alors qu'Aréva avait prévu au contraire obtenir de nombreuses commandes de son EPR.Double peine pour Areva du fait de cette catastrophe, car outre la disparition du marché des futurs réacteurs, Areva a perdu aussi, du fait de l'arrêt de tous les autres centrales japonaises, un marché récurrent pour la fourniture de leurs combustibles. Et puis quelques erreurs majeures de Anne Lauvergeon sa présidente nommé du temps de Mitterrand. L'achat désastreux de la société minière Uramin payée très cher et dont les actifs n'ont jamais correspondus aux espoirs placés dans cet achat aventureux. Cout 1,6 milliards d'Euros totalement dépréciés depuis aux frais du contribuable.Et surtout la décision de prendre en direct la construction de l'EPR d'Olkiluoto en Finlande alors que c'était un réacteur entièrement nouveau et que par ailleurs, Areva n'avait jamais conduit lui même un chantier de construction de centrales clef en main. Moralité 9 ans de retard et 3,9 milliards d'euros de perte pour l'instant.

Sans compter la taille de l'EPR, trop important en taille et puissance et trop couteux pour des états plus petits et moins riches dans le monde.Et l'arrivée des gaz et pétroles de schistes aux Etats Unis qui a répoussé pour un moment le redémarrage du nucléaire là bas. Et l'implication vers les énergies renouvelables dont la rentabilité est fort discutable. 

Comme l'Etat en est propriétaire à 87 pct, ca veut dire qu'il va devoir recapitaliser Areva à un moment ou à un autre.D'autant que ces difficultés impactent déjà, d'une année de plus, le retard au demarrage de l'autre EPR en construction celui de Flamanville.

L'autre, le russe Rosatom,couvre à peu prêt les activités d'Areva incluant les activités de fourniture de combustible et de retraitement, mais il a surtout beaucoup moins de problemes.Son réacteur le VVER 1200 est une évolution du VVER 1000 qui est présent dans quantités de pays et possède un relevé de performance très positifs.Le saut technologique en est moins risqué par rapport à ses prédécesseurs que l'EPR et la fabrication en est bien maitrisée.Et puis il est moins puissant avec ses 1200 MW et donc plus abordable et correspondant mieux aux besoins de nombre de pays.

La Russie continue de construire des centrales et de continuer à servir les centrales existantes en combustible.Mais surtout Rosatom a réussi à placer son réacteurs non seulement dans les anciens pays communistes mais aussi récemment en Afrique du Sud, en Turquie et est en discussion avancée dans nombre de projets et de pays d'Asie du sud est. Le VVER TOI + a été présenté aux autorités britanniques et Rosatom a signé un accord avec Rolls Royce et Fortum pour en promouvoir la vente et éventuellememnt la construction en Grande Bretagne dans le cas ou son réacteur serait retenu dans le programme nucléaire britannique.

Rosatom vient même d'annoncer, à l'occasion de la World Nuclear Exhibition de Villepinte, l'installation de son centre régional pour l'Europe de l'Ouest à Paris pour promouvoir ses produits mais aussi établir des partenariats avec des sous traitants français. Sans compter que le groupe Rosatom fabrique en partenariat avec Areva NP et Areva Gmbh des assemblages combustibles

Bienvenu donc à Rosatom et tous nos voeux de prompt rétablissement à Areva.....