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CaDerange
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2 août 2014

Défaut de paiement argentin: C'est parti

Si vous suivez ce blog régulièrement, vous connaissez les tenants et aboutissants du défaut de paiement de 2001 de l'Argentine et la longue saga de sa bataille avec les créanciers qui n'avaient pas accepté de se faire spolier. Si ce sujet vous intéresse, vous pouvez utilement revoir les messages que j'avais fait sur le sujet en date  du 19 Juillet 2011, du 5 décembre 2012 et des 5 et 6 septembre 2013.

Rappellons que les contrats de prêts avec les prêteurs rédigés par l'Argentine faisaient référence au droit américain et à une clause particulière, la clause de "paripassu", qui impose à l'emprunteur, en cas de défaillance de sa part de traiter tous ses créanciers de la même manière. Or c'est exactement le contraire qu'à fait l'Argentine en traitant avec 93pct de ses créanciers pour que ceci renoncent à 70 pct de leur créance alors que les 7 pct restant, dont les fonds Elliott mais aussi le club de Paris, dont la France, n'avaient pas accepté une telle spoliation.

Il est donc curieux que l'Argentine se plaigne que les juges américains, dont ceux de la Cour Suprème, les forcent à payer l'intégralité de leur dettes aux plaignants. Un juge en effet n'est pas libre dans ses conclusions et jugements. En l'occurrence il ne pouvait que constater que l'Argentine ne respectait pas ses engagements et les obliger à respecter ce qu'ils avaient écrit dans leurs contrats de prêts, leur engagement de rembourser et celui , paripassu, de traiter tous ses créanciers de la même manière!

Il est également curieux de constater l'attitude des médias qui ont repris en coeur et popularisé la dénomination de fonds voyoux inventée par Madame Kirchner alors qu'en l'occurence, comme le prouve le jugement de la Cour suprème, c'est d'un état voyou dont il s'agit.

Il est tout aussi curieux de constater l'attitude de la France( mon message du 6 septembre 2013) qui est intervenu auprès de la Cour Suprême américaine pour soutenir cet état voyou contre ses créanciers parmi lesquels la France. Etant nous même un pays assez proche de la faillite, il était curieux que Monsieur Moscovici se permette de donner un signe d'abandon de notre créance qui appartient aux français et pas à un Ministre ou Président quelconque! Imaginons qu'un pays étranger se permettent d'addresser au Conseil Constitutionnel ou au Conseil d'Etat une "recommendation" de ce type dans une affaire entre un tiers et l'Etat? Je ne vous dis pas la levée de bouclier à laquelle nous assisterions. Passons sur ce scandaleux abus de pouvoir de notre ex ministre des finances...

L'Argentine qui n'a pas respecté ses engagements de traitement de manière équivalente de ses créanciers, possède des liquidités suffisantes pour payer ce qu'elle doit aux fonds créanciers qui ont obtenus le jugement de la Cour Suprème ( 1,3 milliards de dollars) mais elle se retrouve pîégée par sa clause parripassu qui permettrait à tous ses autres créanciers ayant accepté la spoliation de venir redemander l'intégralité de leurs créances. Or là, on parle de 100 milliards de dollars qu'elle serait effectivement bien en peine de payer.

Que va t il se passer? Il va falloir trouver un accord à la fois avec les fonds Elliott et consorts mais aussi avec les créanciers qui avaient précédemment accepté la décote à 70pct de leur dette. Et comme ils sont nombreux et peuvent avoir des attitudes différentes,ca risque de prendre du temps. La sortie de crise idéale  pour l'Argentine consisterait à payer les fonds spéculatifs de ce qu'il leur doivent et à trouver le moyen d'échapper de manière sure aux demandes complémentaires des autres créanciers.. C'est le but de la manoeuvre de passage par les banques argentines pour racheter les créances des fonds spéculatifs mais ce n'est pas gagné.

Dans tous les cas de figures, toutes ces discussions prendront du temps et entre temps c'est la banque centrale qui fera marcher la planche à billet. L'inflation, déjà à 28 pct, passera à 40 pct , le peso qui a subi une dévaluation en janvier dernier devrait en subir une autre et surtout les investisseurs potentiels dont l'Argentine à désespérement besoin, en particulier dans le domaine pétrolier, risquent d'attendre le passage d'une page de publicité. Au global ca fera une baisse du PIB de 3,5 pct, l'inflation çi dessus et une contraction de la consommation attendu à 4pct également.

Pauvre peuple argentin!    

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Commentaires
S
Vous avez raison sur le fond, mais autant il n'es jamais impossible de prendre au collet un voyou et le mettre en prison, en faire autant avec un pays nécessite une guerre. D'autant plus que pour une démocratie, le peuple est présumé responsable de son choix et de ses conséquences.
CaDerange
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