Affaire Morelle et autres....

Je suis surpris , comme d'habitude devrais je dire, par la manière dont les médias traitent l'affaire Aquilino Morelle.

Ce messieur, que je ne connais pas, est un haut fonctionnaire d'origine à qui l'on reproche d'avoir perçu des commissions comme conseil d'une société pharmaceutique danoise alors qu'il était employé à l'Inspection Générale des Affaires Sociales, l'Igas qui est supposé être un corps prestigieux de l'Etat et qui regroupe 130 experts issus de l'Ena.

Avec un tel florilège de gens à haut potentiel, on s'étonne qu'une personnalité aussi éminente et éduquée à grand frais à l'Ecole Nationale d'Administration n'ait pas compris ce qu'était le conflit d'intérêt. Il a été, au titre de son ancienne fonction, celui qui a travaillé sur le dossier du Médiator et a donc pu comprendre parfaitement ce que le détournement de l'homologation de tel ou tel médicament pour des raisons purement mercantiles pouvait apporter comme conséquences désastreuses aux populations que l'Etat a, en principe, la charge de protéger.Comment peut il ne pas comprendre qu'en apportant son concours d'expert en "facilitation" d'homologation de médicaments, il favorisait la survenance potentielle d'autres catastrophes similaire à celles du Médiator? Etonnant, non? 

Il pourrait,ceci dit,se poser la question plus basique de savoir comment, étant payé pour travailler à plein temps au service de l'Etat français, il peut distraire une partie de ce temps pour donner des conseils rémunérés à des sociétés qui, en plus, soyons clair, essayent de trouver le meilleur moyen de contourner les règlementations sur lesquelles ce monsieur a eu l'occasion d'enquéter.En d'autre terme, le conflit d'intérêt réside, dans son cas, à avoir travaillé contre son propre employeur. L'ignorerait il qu'il aurait pu, comme tout un chacun sait faire, aller voir la définiition de conflit d'intérêt sur Wikipédia et y aurait trouvé qu'un tel conflit "apparaît chez une personne physique ayant à accomplir une fonction d'intérêt général et dont les intérêts personnels sont en concurrence avec la mission qui lui est confiée par son administration ou son entreprise". C'était tout à fait son cas.*

Curieusement, le conflit d'intérêt n'est pas, en droit français, un délit civil ou pénal !!.Etonnant. Nul doute que notre premier ministre va faire modifier le code civil ou pénal pour faire en sorte qu'il le devienne. Il y a intérêt d'ailleurs car sinon comment aurait il pu se séparer d'un tel collaborateur qui n'a commis aucune faute? D'autant plus que ce n'est pas son employeur, l'Etat, qui a relevé le dit conflit d'intérêt mais un journal d'investigation dont la véracité des informations n'est pas avérée et qui, en tous cas, n'a pas une position officielle de Procureur de la République; A t on viré Monsieur Morelle sans la moindre enquète sur son cas? Ou bien serait ce pour les autres fautes vénielles dont les médias nous ont parlé, utiliser un cireur de chaussure, ou piquer des bouteilles de grande classe dans les caves de l'Elysée? Ca prouve sans doute la suffisance du personnage mais on n'a jamais licencié personne pour suffisance!

Peut être en fait a t il seulement été démissionné de son poste de Conseiller à la Présidence mais qu'il a conservé son statut de fonctionnaire et que nous allons le retrouver dans un autre poste plus discret et moins exposé. Ca éviterait à la République d'être attaquée pour licenciement abusif!

J'entendais sur une radio une dame se plaindre qu'un tel scandale puisse se produire alors que, comme dans le cas de DSK, de Cahuzac ou sans doute d'autres  tout le monde connaissait les turpitudes des intéressés. Comme s'il existait entre médias et politiques une sorte d'accord non écrit de non agression. Peut être d'ailleurs certains pourraient ils y voir un lien avec les avantages fiscaux dont cette profession bénéficie, sous quelque tendance politique qu'il soit?

Allez quittons cet individu qui ne mérite sans doute pas l'effort de rédaction d'un tel article...