Dassault va t il vendre enfin son Rafale?

Vous savez, si vous suivez l'actualité aéronautique, que notre constructeur d'avion de chasse national, Dassault, n'a pas encore réussi à vendre son Rafale à un seul client extérieur à la France. Il y a eu les émirats du golfe mais ça n'a pas marché, peut être du fait d'une mauvaise entente politiques/constructeurs, mais pour beaucoup par manque de compétitivité prix . Il y a eu la Suisse où il fut battu par le Gripen suédois, bien moins sophistiqué et performant, mais nettement moins cher. Il y a eu le Brésil qui a choisi lui aussi le Gripen suédois moins performant mais nettement moins cher pour le même service. Car sans conflit et donc occasions de combat, le surcoût d'un appareil performant comme le Rafale n'est pas justifié, en tous cas aux yeux des électeurs.

Et puis sublime surprise, alors que tout le monde croyait que le Rafale n'emporterait jamais un marché à l'exportation, c'est l'Inde qui annonçait en janvier avoir choisi l'avion français pour constituer sa flotte d'avions de combat. Une commande potentielle de 126 avions dont les 18 premiers devaient sortir des usines françaises et les 106 suivants d'une chaine de fabrication à construire en Inde. Question de coût bien sûr, mais aussi de transfert de technologie comme celà se fait dans tous ces marchés entre pays développés et pays émergents.

Il a donc fallu négocier avec le ou les constructeurs potentiels d'un tel avion, trouver également des équipementiers locaux et définir le partage du travail et celui des responsabilités dans un organisation industrielle aussi complexe à mettre en place.

Il a fallu plus d'une année de négociations exclusives pour se mettre d'accord sur ces accords d'industrialisation. C'est le constructeur indien HAL qui sera le leader de la fabrication sous licence en Inde avec sa chaine de sous-traitants indien approuvés par Dassault. Le partage des responsabilités a été fait et celui des responsabilités également.

Bref tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes si .... des élections legislatives ne se profilaient pas à l'horizon pour la période 7 avril- 12 Mai . Or l'on sait, ne serait ce que par l'exemple brésilien, que les promesses d'un Président ou d'un gouvernement n'ont aucune valeur pour leurs suivants. Alors attendons le résultat des prochaines législatives pour voir enfin cette commande et les accords industriels qui vont avec se confirmer. Dassault et son PDG se rassurent en rappellant que les besoins de l'Inde existeront toujours, quel que soient les résultats du prochain scrutin, et que recommencer à négocier de tels accords avec une autre constructeur prendraient une autre année et demi. Acceptons en l'augure, même si en matière commerciale on n'est jamais sûr de gagner tant que ça n'est pas signé de toutes les parties.

Pourquoi, me direz vous, l'Inde qui, si elle vient d'entrer dans la catégorie des pays émergents, n'est quand même pas un pays très riche, n'a a t elle pas choisi un avion moins cher comme ...le Gripen? Parce qu'elle considère qu'elle a besoin de forces aériennes au top de la performance du fait d'un voisin puissant, dominateur et fortement armé , la Chine. Car la Chine qui règne au nord sur l'Himalaya, pourrait en cas de conflit ou d'ambition territoriales nouvelles, s'intéresser aux grands fleuves qui irriguent le sous continent indien, le Gange et le Bhramapoutre qui en descendent.....