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CaDerange
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13 novembre 2013

Gaz Russe: Retournement complet, de la vieille garde vers les jeunes loups, de l'Europe vers l'Asie ?

Grande bataille en Russie entre le roi du gaz russe jusqu'à maintenant, Gazprom, et un concurrent plutôt axé sur le pétrole brut mais qui visiblement a aussi des ambitions dans le gaz, Rosneft. Rappellons que ce dernier, qui est monté en régime progressivement, a fait un bond en avant récemment en influence auprès du maître du pays, Vladimir Poutine, et en capacité de production en rachetant TNK la filiale russe de BP que ce dernier a du finir par abandonner, lassé sans doute de ses démélés multiples avec les oligarques qui en étaient les autres actionnaires.

Igor Setchine est le patron de Rosneft qu'il a bati sur les actifs de Ioukos, la société pétroliere initiale de Mikhail Khodorkovsky qui en fut dépoullié en justice, renforcés de ceux de TNK-BP, payés relativement cher, puis plus récemment d'acquisitions diverses obtenues d'Enel ( SeverEnergia), du producteur de gaz russe indépendant Itéra, et de diverses licences d'exploration en Sibérie. Il en est à 40 milliards de M3 de production et veut passer à 100 en s'engageant dans le GNL dans lequel Gazprom est peu présent

Gazprom
disposait jusqu'à présent du monopole de l'exportation du gaz que Vladimir Poutine voulait supprimer depuis longtemps. C'est désormais acquis et sera effectif au 1er janvier 2014. Ce seront toujours les autorités publiques qui accorderont les licences d'exportations, mais elles pourront être accordées à d'autres intervenants que Gazprom, en particulier si ces nouveaux venus respectent les orientations stratégiques du Kremlin.Gazprom, en position de monopole à l'intérieur de la Russie et de fournisseur obligé pour les pays membres de l'Union Européenne au bout de son réseau de gazoducs, s'etait un peu endormi sur ses lauriers. La concurrence interne et externe en provenance désormais d'un peu partout dans le monde et à tous les prix depuis l'émergence des gaz de schistes l'a sans doute reveillé. Il n'a pas su néanmoins gérer les bas prix des gaz de schistes et a du rembourser des trop perçus très importants à E.on, RWE, ENI et d'autres clients européens. Il est peut être temps de donner leur chance aux jeunes loups...

La preuve, le ministre de l'Energie,
Alexandre Novak a déja accepté la construction de deux usines de liquéfaction de gaz GNL à destination des marchés asiatiques, l'une de Rosneft en Sibérie sur l'île de Sakhaline en partenariat avec ExxonMobil, l'autre le projet Iamal en Arctique mené par Novatek avec Total et le chinois CNPC.

La Russie s'est bien rendu compte également que l'Union Européenne etait en perte de vitesse et que le monde qui bouge est à l'autre extrémité de son territoire, coté Chine et Asie du Sud Est. A l'occasion du G20 à St Petersbourg, un contrat gigantesque de 270 milliards de dollars sur 25 ans a été signé entre la China National Pétroleum Corporation, CNPC et Rosneft. Un accord de livraison de 38 milliards de M3 de gaz a également été signé entre Gazprom et la China National Pétroleum Corporation, CNPC. Il s'agit à ces occasions là de signature de contrats de principe bien sur, dont on parle parfois pendant 20 ans, mais cette fois on confirme à l'occasion de la visite du Premier Ministre en Chine une semaine plus tard mais dans un contexte différent. On parle de coopération et de partenariat pour exploiter les gigantesques ressources russes. Comme dans le projet Iamal dans lequel une société chinoise participera pour la première fois à la construction d'une usine de liquéfaction de GNL. Ou dans la coentreprise entre Rosneft et la CNPC pour exploiter un gisement en Sibérie Orientale  

Bref, les idéees changent. Le pays peut se permettre deux géants, entend on d'un coté.Et Vladimir Poutine d'affrmer: "Nous passons de relations basées uniqu
ement sur des livraisons de matières premières à une coopération complète dans la production et la technologie". Comme je notais en titre c'est un vrai retournement de l'Ouest vers l'Est et ...de la Vieille garde vers les Jeunes loups, sur fond de lutte fratricide entre oligarques sous les yeux du maitre absolu de la situation,Vladimir Poutine, puisque l'Etat russe est actionnaire majoritaire des deux groupes. 

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