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CaDerange
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4 novembre 2013

Fagor/Brandt: Les Scop peuvent elles aussi faire faillite ?

Nous sommes probablement le seul pays au monde qui ait un Ministre à plein temps pour s'occuper de l'économie sociale et solidaire, c'est à dire tout ce qui est association mais surtout les Mutuelles, très importantes en France dans le secteur des assurances,et des banques, les Coopératives, très importantes également en France dans le milieu agricole et ce que l'on appelle les SCOP,les sociétés coopérative de production.

J'avais eu l'occasion de faire le point sur les formes de ces sociétés, leurs avantages et inconvénients, et leur mode de fonctionnement dans un message du 30 novembre 2006 que je vous invite à relire.J'y signalais qu'elles existaient un peu partout dans le monde et qu'elles représentaient une force financière considérable avec un chiffre d'affaire mondial qui dépassait le 1000 milliards d'euros. Enfin ce qui les différenciaient des sociétés capitalistes classique, c'était le mélange des rôles d'actionnaire et de salarié, possible dans les Scop par exemple, mais qui n'existe pas dans les sociétés par action où l'actionnaire prend le risque d'investir son argent et en attend une rémunération qui compense ce risque alors que le salarié est payé pour son travail sans les risques capitalistiques.

Comment fonctionne alors ces sociétés, me direz vous, pour prendre en compte la rémunération du risque ou dans le cas de leur adaptation, par expansion ou diminution, aux conditions du marché? C'est simple, le salarié/associé reçoit une part du profit de la Scop, le salarié non associé une part plus faible et le reste est incorporé dans les réserves de la Scop.Ce sont ces réserves qui serviront soit à assurer le développement et les investissements de la Scop, soit à aider à passer les périodes difficiles.Mais il existe un autre mécanisme pour passer les caps difficiles, les salariés/associés peuvent être amenés à décider eux mêmes de réduire les salaires voire les effectifs. La différence, néanmoins, avec les sociétés anonymes classiques est que cette décision est prise par les salariés/associés eux mêmes et pas imposé par les actionnaires.

Si je vous en reparle aujourd'hui, c'est parce que les médias vous ont fait part des difficultés de la société Fagor, qui fait partie du très important groupe coopératif espagnol le Groupe Mondragon, qui avait racheté la marque française Brandt et ses installations et qui est une SCOP.Elle a subi la crise économique générale, celle plus critique encore de l'Espagne, la baisse du marché de l'électroménager et la concurrence qui apparait des chinois (Haier) et des coreéns (Samsung, LG).

Ses salariés/associés se sont déjà "serré la ceinture" en réduisant leurs salaires, et il semble que, malgré celà, il va falloir en arriver à des mesures encore plus douloureuses. La maison mère ne semble pas vraiment en état de lui apporter de l'aide et l'une des difficultés des Scop est que, par essence, les salariés/associés n'ont pas de grandes possibilités, en dehors de réduction supplémentaires de salaires, de venir "remettre de l'argent au pot". Un Comité Central Extraordinaire est prévu pour le 6 novembre et une réunion avec Montebourg et son équipe le 7.

Elle emploie 2000 personnes en France dans les quatre usines ex Brandt de Vendée et du Loir et Cher. A suivre...

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