Peugeot sauvé des eaux par...la Chine

Vous savez, si vous avez suivi le récit de la presqu'agonie de PSA que ses difficultés majeures résultent de plusieurs facteurs. Un retard certain, par rapport à ses compétiteurs à délocaliser ses lieux de fabrications vers des pays à bas coût de main d'oeuvre, un retard tout aussi certain à développer les types de modèles qui se vendent, 4x4 en particulier, et une erreur stratégique à ne pas vouloir s'implanter là où sont les marchés porteurs, c'est à dire en dehors d'Europe.

Depuis, sous la pression des banquiers et actionnaires, PSA a du se résoudre à accepter une prise de participation de la Général Motors qui devrait se traduire à terme par une coopération poussée avec l'autre canard boiteux européen Opel, par la fermeture de l'usine d'Aulnay, par la revue des sites de production de PSA pour en réduire la capacité de production à 1 million de voiture par an, et par une réorientation du marketing de ses produits vers l'Asie du Sud Est.

C'est ainsi que Peugeot vient d'inaugurer sa deuxième coentreprise là bas, la Capsa, filiale de PSA et du chinois Changan,quatrième constructeur chinois, et une nouvelle usine pour fabriquer la gamme Citroën DS , située à Shenzen. Au total PSA dispose en Chine de quatre usines,trois à Wuhan dans la première coentreprise avec le constructeur chinois Dong Feng dont une toute neuve, et celle de Shenzen.Sa capacité de production totale en Chine est désormais de 950 000 véhicules.

Reste à les vendre. Car PSA pourtant implanté en Chine depuis l'époque de la 504 (!!!) n'a pas su faire progresser sa notoriété et ses ventes là où tous ses concurrents, même ceux qui n'étaient pas présent là bas, ont su le faire. Curieux, n'est ce pas? C'est simple il n'y a que Renault qui a fait pire, puisqu'il n'y est toujours pas, mais Nissan a su récupéré le coup pour notre marque nationale!

Or pour l'instant, la part de marché de PSA n'est que de 3,8 pct en 2012, un petit 0,3 pct de plus depuis 2010 en deux ans. C'est l'objectif de la nouvelle usine et du nouveau réseau commercial de vendre les voitures supposée être attractive pour les Chinois, les voitures à coffre d'abord,à boite automatique aussi, mais surtout les voitures avec du look qui en affichent comme....les voitures allemandes mais aussi les Buick et quelques autres marques de tous pays sauf le notre.C'est donc la gamme DS avec en particulier la DS 5, qui est lancée à cette occasion, qui sera le fer de lance de l'offensive PSA avec la C Elysée ( la C4 à coffre) et la Peugeot 301.

L'objectif est de passer à 5 pct de part de marché soit 700 000 voitures par an, plus que PSA n'en vend en France.On n'y est pas encore mais au moins, avec le système chinois obligatoire de coentreprise, le coût d'investissement pour produire et vendre un tel nombre de véhicules est moitié moindre qu'il n'en aurait couté à la marque partout ailleurs dans le monde et ....sans le marché pour les absorber derrière.

Il restera à regler le problème de la survie de PSA en Europe qui reste problématique tant que... le marché n'aura pas repris sa marche en avant et PSA amélioré la compétitivité de ses productions, ce que sont censées faire les discussions en cours avec les syndicats. Mais même pour ce sauvetage, on parle de la Chine et de Dongfeng, le premier partenaire chinois de PSA mais aussi de Nissan,Honda, Kia et Mercédès pour les utilitaires.Les constructeurs chinois sont en effet pour l'instant des assembleurs de voiture et manquent de crédibilité comme concepteur de voitures. Une prise de participation capitalistique de Dongfeng dans PSA lui apporterait à terme savoir faire et crédibilité, mais avec le risque pour PSA d'une cannibalisation complète. D'autant plus que la Général Motors qui est désormais au capital de PSA aurait son mot à dire.

A suivre