1 octobre 2013
Brèves de Blog..gazières
- Le Canada a été un des premiers pays à exploiter les schistes bitumineux sans que personne n'y trouve vraiment à rédire malgré que ce soit une exploitation particulèrement coûteuse en eau et énergie et donc peu rentable économiquement pour des impacts environnementaux qui ne sont pas minces.
L'emergence des gaz de schistes chez son grand voisin américain a eu un impact certain sur ce type de production d'hydrocarbures allant même jusqu'à faire supprimer des extensions de capacité de production ou parfois même la suppression de tel ou tel projet.
Or il existe aussi mais un autre état du Canada des potentiels d'exploitation de gaz ou de pétrole de schistes en quantité importantes. C'est dans la "Belle Province", le Quebec. C'est la compagnie Pétrolia, dont le gouvernement québécois détient 10pct du capital qui va bénéficier, en association avec le filiale pétrolière de Bouygues, Investcan Energy, du premier permis d'exploitation accordé par le gouvernement dans la péninsule de Gaspésie.
Pétrolia prévoit également de développer avec un autre français, Maurel et Prom, un gisement sur l'ile d'Anticosi, une ile de la taille de la Corse dans l'embouchure du St Laurent.
A cette occasion, dans une zone sensible écologiquement, Pétrolia envisage d'utiliser la technique de fracturation au gaz en remplacement de l'eau. - Le bas prix du gaz aux Etats Unis, du fait de l'émergence des gaz de schistes, a des conséquences pour toutes les usines ou unités productrices d'électricité, y compris celles dont on pourrait penser qu'elles étaient à l'abri d'une telle concurrence. En Europe on a vu que, par un curieux effet de dominos, ce sont les centrales à gaz qui font les frais de cette concurrence par l'intermédiaire de centrales au charbon importé des US.
Aux Etats Unis, c'est même une centrale nucléaire du groupe américain Energy qui va faire les frais des gaz de schistes! L'une des neufs centrales nucléaires qu'exploite le groupe, située dans le Maine va en effet fermer ses portes à fin 2014.Tout en affirmant continuer à parier sur le nucléaire, l'énergéticien a fait ressortir comme causes principales de cette fermeture le coût élevé de la maintenance lié à l'accumulation des règlementations nouvelles. A méditer. - Les infrastructures liées à la manipulation du gaz, comme les ports méthaniers, les bateaux méthaniers eux mêmes, les usines de liquéfaction dans les pays producteurs et de regaséification dans les pays récepteurs, et les gazoducs ont vu leur utilisation bouleversée par les perturbations du marché. Les coûts élevés du GNL en Asie liés à Fukushima et à la forte demande japonaise, et l'arrivée du charbon américain à bas prix sur le marché européen où il supplante le gaz comme source d'énergie primaire, a en effet fait s'écrouler le marché et la logistique du Gaz Liquéfié en Europe.
Les importations françaises de GNL ont ainsi diminué de 33 pct sur un an à 3,35 millions de tonnes et de 17 pct supplémentaire sur le premier semestre 2012. Un terminal méthanier tout neuf comme celui de Montoir de Bretagne n'a ainsi tourné qu'à 12 pct de ses capacités! Quant à celui de Dunkerque, en construction pour EDF à 65 pct, Fluxys à 25 pct et Total à 10pct, il en est à 40 pct d'avancement du projet avec une date de démarrage prévue à fin 2015 et nul ne sait comment il sera approvisionné. Rappellons qu'il a une capacité de regaséification de 13 gigaM3, soit 20pct de la consommation française et belge. Qu'adviendra t il de lui fin 2015? L'avenir le dira, mais sans doute la rentabilité sur un tel investissement ne sera pas particulièrement brillante.
"On" espère beaucoup dans l'arrivée de gaz en provenance des zones arctiques comme celui que devrait livrer le projet Yamal LNG à partir de gisements en Sibérie occidentale, mais ...c'est pour dans dix ans
La construction de gazoducs supplémentaires connait aussi de heures difficiles. il était prévu un gazoduc de 1,2 m de diamètre entre le terminal de Dunkerque, le nord puis le sud de la région parisienne, pour aller rejoindre le gazoduc de Fos/Berre qui remonte la vallée du Rhone et est en cours de doublement jusqu'à une jonction prévue se faire dans l'Yonne à Voisine. La Commission de l'Energie qui avait lancé le projet vient de demander au cabinet Pouey de vérifier les bénéfices potentiels de ce dernier tronçon.On peut comprendre en effet qu'il n'y a pas urgence à disposer d'un gazoduc qui interconnecte le nord et le sud du pays...
Ne vous inquiétez pas néanmoins, il y a un payeur qui n'en pourra mais, le consommateur qui en sentira le surcout dans les coûts de transport facturés par CRTGaz... - L'arrivée des gaz de schistes sur le marché du gaz aux Etats Unis a fortement perturbé également ce marché en Europe alors que le gaz étant par nature dépendant d'infrastructures lourdes pour son transport (usines de liquéfaction au départ, navires méthaniers spécialisé et terminaux spéciaux et unités de regaséification à l'arrivée) il n'aurait pas du l'impacter fortement. C'est par ricochet qu'il l'a fait finalement, soit par l'intermédiaire de produits chimiques divers plus facilement transportables qui sont venus concurrencer ceux produits en Europe à partir d'une matière première plus chère, soit parce que ce gaz chassant le charbon aux Etats Unis, ce dernier, facilement transportable, est venu inonder le marché européen de la production d'électricité et y a chassé partiellement le gaz comme source d'énergie primaire.
Les fournisseurs établis en Europe dont le russe Gazprom, l'Algérie ou le norvégien Statoil, ont donc subi un choc en retour qu'ils n'attendaient pas, alors qu'il n'y avait pas d'impact direct et physique sur le marché. Ceux çi ont réagi de manières variées entre un Gazprom inflexible sur les prix considérant que la concurrence physique n'existait pas encore et d'autres fournisseurs qui ont accepté de renégocier leurs prix. Signalons que,par une telle renégociation,les fournisseurs européens dissuadaient la construction d'infrastructures de transport aux Etats Unis pour exporter leur gaz de schiste et protégeaient ainsi leur marché européen.
Gazprom a même éprouvé le besoin de rappeller dans la presse que l'énergie gaz, de par sa logistique compliquée et coûteuse, était un investissement de très long terme, contrairement au pétrole, et qu'eux seuls, de par leurs immenses ressources gazières et le réseaux de gazoducs qui l'amène jusqu'aux portes des usines européennes, étaient les seuls à pouvoir assurer avec un haut niveau de sécurité l'approvisionnement de l'industrie européenne. En d'autres terme il voulait montrer qu'il n'était pas aux abois financiérement de conserver tel ou tel marché et justifiait ansi son inflexibilté sur les prix.
Ce n'en est pas moins une indication de la perturbation lourde que ce marché a subi en Europe et une confirmation de l'interdépendance des marchés dans le monde, même pour des produits difficilement transportables.
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